En Tanzanie, une caravane d’activistes visite cinq régions pendant huit jours pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes

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Environ 140 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi des mutilations génitales féminines [i]. En Tanzanie, les mutilations génitales féminines (MGF) sont toujours pratiquées dans certaines parties du pays. Les pratiques traditionnelles et la peur de la stigmatisation augmentent la réticence des femmes à dénoncer ce type de violence et ont une incidence considérable sur la manière dont les forces de l’ordre traitent les cas qui leur sont rapportés.

Tanzania march
Des centaines de personnes marchent de Mnazi Mmoja à la salle du Diamond Jubilee à Dar es Salaam (ONU Femmes, Laura Beke)

Pour s’attaquer à ce problème et faire face à la violence générale à l’égard des femmes, l’équipe de l’ONU présente en Tanzanie a organisé une « Caravane pour le changement » – un bus transportant 25 activistes et parcourant cinq différentes régions du pays pendant huit jours – afin de sensibiliser le public à cette question et l’encourager à dénoncer la violence subie par les femmes.

Organisées à partir du 26 novembre 2012, les activités comprenaient des spectacles d’artistes, des ateliers et des réunions-débats, au cours desquels des messages clefs ont été véhiculés. Des personnes venant de tous les milieux se sont réunies autour du thème « Exprimez-vous : punissez la violence à l’égard des femmes, Nous sommes tous responsables ! »

Tanzania caravan for change

Le bus-caravane quitte Dar es Salaam. Crédit photo : ONU Femmes, Laura Beke

Après que des centaines de personnes ont marché de Mnazi Mmoja à la salle du Diamond Jubilee dans Dar es Salaam, la capitale du pays, la caravane est partie vers le nord, en direction du Kilimandjaro. Arrivée à Moshi, elle a attiré l’attention des vendeurs de marché, et toute la communauté a exhorté les autorités locales à mettre fin à la violence à l’égard des femmes dans la région.

Poursuivant son itinéraire à travers les villages et les districts ruraux vers Singida, la caravane a gagné en importance : près de 200 personnes, qui participaient toutes à des activités de sensibilisation, l’ont accueillie. À Mwanza, la caravane a été reçue par les autorités de police et leurs services de lutte contre la violence basée sur le genre – des points focaux vers lesquels les femmes peuvent se tourner pour demander de l’aide et qui représentent donc des acteurs essentiels dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

Le dernier arrêt de la caravane était à Tarime, où les MGF ont augmenté ces dernières années. Les participants à la caravane y ont passé trois jours, au cours desquels ils ont rencontré des étudiants, les autorités locales, les dirigeants traditionnels et les travailleurs sociaux, impliquant l’ensemble de la communauté grâce à une série d’ateliers dont les objectifs étaient de comprendre pourquoi les MGF continuent d’être si répandues et de trouver d’autres rites de passage, de façon à maintenir les éléments culturels et traditionnels sous-jacents aux MGF pour célébrer le passage des filles à l’âge adulte, tout en éliminant cette pratique néfaste.

Pour apporter une réponse concertée aux MGF, le Groupe interinstitutions de l’ONU chargé de l’égalité entre les sexes a étendu son appui au Conseil de district de Tarime (l’organe politique local) et au centre de Masanga, une école qui propose d’autres rites de passage en conseillant et hébergeant les filles qui se sont enfuies de chez elles de peur d’être mutilées.

Pour aider à sensibiliser le public à la nécessité de combattre la violence contre les femmes, même bien après la fin de la Campagne de 16 jours, les activistes de la caravane ont lancé un site Web et de nombreux canaux de médias sociaux, qui permettront de continuer à exhorter les autres Tanzaniens à mener une action et à « s’exprimer » (Funguka!).

Mwasapi in Tanzania

Mwasapi Kihongosi, 24, est l’un des jeunes activistes qui dirigent la Caravane pour le changement. Crédit photo : ONU Femmes, Laura Beke

À la question sur l’impact à long terme de la Caravane, l’un de ses responsables, Mwasapi Kihongosi, a répondu « l’appui des gens a été très enthousiaste dans toutes les régions et les gens se sont vraiment exprimés sur la question. Notre dialogue avec la communauté – qu’il s’agisse des titulaires de devoirs ou des titulaires de droits – nous a permis d’appréhender certaines des difficultés liées à la violence à l’égard des femmes dans le pays, ce qui nous permettra de trouver des solutions viables à l’avenir ».
 

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[i] Organisation mondiale de la santé, 2012, “Mutilations génitales féminines : Fiche de renseignement No. 241,” Genève.

En #Tanzanie,1caravane d’activistes visite 5régions pendant 8jours pr mettre fin à la violence à l’égard des femmesowl.li/hCVcJ

— ONU Femmes (@ONUFemmes) February 12, 2013