Atelier de formation des Acteurs Humanitaires au Cameroun sur les normes du Interagency Standing Committee (IASC)

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Photo de groupe. Photo crédits ONU Femmes/Jimmy Henry Nyingcho
Photo de groupe. Photo crédits ONU Femmes/Jimmy Henry Nyingcho

ONU Femmes Cameroun, avec l’appui du bureau régional de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, a organisé un atelier de formation sur la prise en compte du genre dans le travail humanitaire conformément à la politique genre du Interagency Standing Committee (IASC). L’atelier a été organisé sur deux sites différents, celui de Maroua pour les acteurs humanitaires de l’Extrême Nord travaillant sur la crise Boko Haram et celui de Meiganga dans l’Adamaoua pour ceux travaillant sur la crise de la Centrafrique autour de la problématique des réfugiés. Le thème était sous-titré : Hommes, Femmes, Filles et Garçons, Besoins différents, Chances, Opportunités et Droits égaux, Accès Egal et Equitable pour Tous.

Poursuivant comme objectif général de consolider la stratégie d’intervention des acteurs en développant leurs capacités en matière de genre dans l’action humanitaire, l’atelier a visé principalement de:

  • Développer les capacités des acteurs humanitaires sur l’intégration du genre dans la réponse humanitaire en application des Standards IASC y relatifs ;
  • Contribuer à réduire les inégalités dans le domaine de l’accès aux services sociaux de base en contexte d’urgence et de crise humanitaire ;
  • Familiariser les acteurs sur les outils d’analyse genre susceptibles de conduire à des interventions mieux adaptées aux besoins et vulnérabilités spécifiques des hommes et des femmes, des filles et des garçons.

Jean-Baptiste Mikulu faisant une présentation. Photo crédits ONU Femmes/Jimmy Henry Nyingcho
Jean-Baptiste Mikulu faisant une présentation. Photo crédits ONU Femmes/Jimmy Henry Nyingcho
L’atelier de formation a été animé sur les deux sites par le Conseiller Régional en Genre, GenCap, Jean-Baptiste Mikulu, assisté dans la facilitation par Viviane Konan, consultante basée au Cameroun. La méthodologie a été très participative, procédant par des exposés théoriques suivis des exercices en groupe et des discussions, sans compter des séances de question-réponse. Les exercices ont permis de rapprocher la théorie à la pratique professionnelle quotidienne ainsi qu’à regarder les défis rencontrés sur le terrain dans le prisme de la théorie sur les besoins sexo-spécifiques des hommes, des femmes, des filles et des garçons.

Les participants sont venus de différentes agences des Nations Unies opérant sur les deux sites, et des ONGs internationales ainsi que des ONGs locales et des représentant du gouvernement membres de différents secteurs impliqués dans l’humanitaire. Au total 45 participants (16 F et 29 H) à Maroua et 35 à Meiganga parmi lesquels 9 Femmes et 26 hommes.

Cet atelier est survenu après le processus de planification humanitaire HRP 2016 au cours de laquelle l’aperçu des besoins humanitaires (HNO) n’a pas considéré les spécificités liées au genre et par conséquent, il a été difficile de développer des plans de réponse sectoriels sensibles au genre. La plupart des projets soumis pour financement sur OPS n’ont pas intégré le genre, l’analyse genre faisant cruellement défaut à cause aussi du manque de données désagrégées en sexe et en âge.

Nous espérons que cet atelier va aider les acteurs humanitaires à corriger ces insuffisances. Encore faut-il qu’ils aient l’accompagnement nécessaire pendant l’année et qu’il y ait une volonté institutionnelle de chaque organisation à pouvoir réussir le pari de respecter la politique genre du IASC. Toutes les organisations ont en effet des politiques sur le genre, mais malheureusement, la redevabilité n’y est pas et personne ne suit la mise en œuvre de façon conséquente. Cela s’expliquerait notamment soit par un manque d’intérêt de la part de la plupart des responsables, soit par manque de connaissance réelle sur le genre ainsi que les outils qui permettraient leur mise en œuvre.

Le choix des thèmes développés au cours de cet atelier au Cameroun visait à répondre à double préoccupation : susciter une prise de conscience sur le genre et la nécessité de pouvoir en tenir compte dans le travail au quotidien, ensuite connaître et maîtriser les outils d’intégration transversale du genre dans leur travail (analyse genre, le cadre méthodologique ADAPTer et AGIR, et enfin, le système de notation d’âge et de genre communément appelé le Gender Marker, et bientôt, le Gender and Age Marker en vue d’ajouter le focus sur une analyse générationnelle. Ce faisant, il y aurait plus de chances de voir les acteurs humanitaires développer plus de confiance en eux-mêmes et prendre des initiatives qui démontreraient l’acquisition de compétences pratiques en matière de genre.

Photo de famille. Photo crédits ONU Femmes/Jean-Baptiste Mikulu
Photo de famille. Photo crédits ONU Femmes/Jean-Baptiste Mikulu