Intégration du genre dans la planification 2016-2020, pour une lutte efficace contre le VIH et le SIDA

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Photo de groupe (PNLS, ONU Femmes, ONUSIDA) / Photo credits ONU Femmes

Avec la  de prévalence au VIH la plus élevée d’Afrique de l’Ouest (3,7%), la Côte d’Ivoire entend bien mener une action efficace dans la lutte contre le VIH/SIDA. Pour faire face à cette menace, les autorités ivoiriennes ont placé la lutte contre l’infection à VIH, le sida et les IST (Infections Sexuellement Transmissibles) au centre de leurs préoccupations. Dans le souci de mener des actions précises, planifiées et efficaces dont les résultats peuvent être évalués au cours d’une période bien définie, la Côte d’Ivoire s’est dotée de Plan stratégique National (PSN) pour lutter contre la pandémie.

La planification permet une analyse de la situation et la prévision de ce que l’on veut faire. Elle permet d’établir un calendrier d’actions, de fixer les objectifs visés, et fournit également des étapes intermédiaires à franchir pour changer la situation actuelle en une situation meilleure par l’atteinte des résultats.  Sous la conduite du Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS), les derniers PSN quoiqu’ayant permis plusieurs avancées ont cependant rencontré des difficultés. La réponse nationale n’a pas suffisamment pris en compte les risques liés aux femmes et aux jeunes filles qui représentent des groupes très exposés aux violences sexuelles.  Ces précédents plans envisageaient de réduire les inégalités liées au genre en élargissant par exemple les prestations de prévention. Le PSN 2012-2015 devait tenir compte de la « féminisation » de l’épidémie en initiant des interventions précises en faveur des femmes et des filles. Malgré ces efforts et les résultats encourageants la riposte face à l’épidémie a connu quelques limites.

Les récentes EDS (Enquêtes Démographiques de Santé 2012) montraient une prévalence de 4,6% pour les femmes et de 2,7% pour les hommes. Elles révèlent  également que la prévalence du VIH par sexe et par région présente un pourcentage plus élevé pour les femmes. En exemple, pour la tranche de 15 à 24 ans, 7 jeunes filles sont infectées pour 1 jeune homme. En clair, les femmes sont plus touchées que les hommes ; la prévalence, quoique généralisé, a une prédominance féminine.  Après la mise en œuvre des derniers PSN, les décideurs et acteurs nationaux, appuyés par leurs différents partenaires, ont fait le bilan de la réponse nationale face au virus. La revue du PSN 2012-2015 a permis d’identifier les axes qui ont traité du Genre et des Droits Humains, avec pour conclusion que le Genre n’avait pas suffisamment été pris en compte parce qu’il n’était ni un axe ni un domaine d’action prioritaire dans le PSN 2012-2015.

Dans le but de mener des actions efficaces contre le VIH et le SIDA et suites aux résultats des EDS,  L’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes) en collaboration avec ONUSIDA, s’est engagée à mieux outiller les planificateurs de la Stratégie pour permettre une intégration efficace du Genre dans l’élaboration de leur plan. La Stratégie consiste à tenir compte des préoccupations et des expériences des femmes aussi bien que celles des hommes dans l’élaboration, la mise en œuvre, et la surveillance des plans tant dans les domaines politique, économique et social; de manière à ce que les femmes et les hommes bénéficient d’avantages égaux permettant de mieux endiguer le fléau du VIH.
Mise en scène sur le Genre, contexte familial par les participants / Photo credits ONU Femmes

Les 10 et 11 décembre 2015 à la Résidence OHINENE des II plateaux, à Abidjan, ONU Femmes a organisé une formation des professionnels du PNLS impliqués dans la planification  pour une intégration du Genre dans les plans stratégiques de lutte contre le VIH/SIDA. Ceci en vue d’une meilleure prise en compte Genre dans le prochain PNS 2016-2020 en cours d’élaboration. ONU Femmes entend renforcer les capacités des membres du PNLS en matière de Genre et les sensibiliser sur le bénéfice à intégrer la notion Genre dans les plans stratégiques. Cette séance de formation avait pour but de clarifié l’impact du Genre dans la lutte contre le VIH/SIDA et ainsi permettre de réduire la mortalité des femmes. Ces deux journées enrichissantes ont été l’occasion pour l’équipe du PNLS de mieux s’approprier la notion Genre contrairement aux idées reçues et d’en faire un outil capital dans la lutte contre le VIH/SIDA en Côte d’Ivoire.