ONU Femmes à la Journée des Nations Unies, Danané en Côte d'Ivoire
Date:
La Journée des Nations Unies (JNU), proclamée en 1947 par l'Assemblée Générale, est célébrée tous les 24 octobre et marque l'anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies, le texte fondateur de l'ONU. Cette journée est célébrée en mettant notamment en avant les objectifs de l'ONU et en présentant la diversité culturelle de l'humanité.
La Côte d’Ivoire n’est pas en marge de cette célébration : elle est célébrée de façon bimestrielle dans une localité déterminée au préalable et réunit toutes les agences du Système des Nations Unies (SNU) en Côte d’Ivoire. C’est dans ce cadre que la 43e édition de la JNU a été commémorée à l’ouest de la Côte d’Ivoire, précisément dans la ville de l’Ouest, Danané du 19 au 21 avril 2016.
Elle a été placée sous le thème : « Main dans la main pour la consolidation de la paix, la promotion de la cohésion sociale et la réconciliation nationale ». Ce thème est particulièrement pertinent à Danané, d’abord de par sa proximité avec le Liberia et la Guinée et ensuite du fait de la crise post-électorale qu’a connu la Côte d’Ivoire, lors de laquelle les conflits ethniques ont éclaté.
Aujourd’hui la ville renait de ses blessures et est pleine reconstruction tant au niveau des infrastructures qu’au niveau social. La JNU a favorisé la mise en place d’une plateforme d’échange entre les agences des Nations Unies et différentes couches de la population telles que les leaders d’opinion politiques, les chefs traditionnels ainsi que les femmes de la région pour identifier les défis et les éventuelles recommandations.
Pendant les trois jours qu’ont duré la JNU, l’équipe d’ONU Femmes a mené plusieurs activités avec les populations de Danané :
L’atelier d’échange d’ONU Femmes avec les organisations de femmes de Danané
Cet atelier a été mené par ONU Femmes, avec l’appui d’UNFPA et de l’ONUCI et visait à entendre et écouter les organisations de femmes pour comprendre quels sont les défis à relever et quelles sont leurs contributions à la consolidation de la paix, à la promotion de la cohésion sociale et à la réconciliation nationale. L’atelier a permis de mener une réflexion stratégique aboutissant à la formulation de recommandations sur le rôle et l’implication des femmes et de leurs organisations dans les processus de cohésion sociale et de consolidation d’une paix durable
La projection de film d’ONU Femmes
Réunies autour d’un reportage sur l’importance et le rôle de la femme rurale, les populations ont pu être instruites sur les apports des femmes dans leur société et dans les différents secteurs d’activités.
Le second jour a été occupé par plusieurs stands d’informations du SNU pour sensibiliser les populations. Les stands de chaque agence sur la place de la Mairie de Danané ont permis d’expliquer aux habitants le mandat et les activités de l’ONU en Côte d’Ivoire. ONU Femmes a pu ainsi expliquer ses missions et ses objectifs à travers son stand à la population en général et aux femmes en particulier.
Pour cette édition, l’accent a été mis sur l’ensemble des acteurs participant à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale, afin de créer un environnement propice à une paix durable et aux actions de développement. Ainsi, les enseignants, les médias, les jeunes, les leaders traditionnels ou encore les femmes ont pu s’adresser directement à la délégation officielle des Nations Unies, avec à leur tête M. M’Baye Babacar Cissé, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONUCI et Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
Quelques recommandations faites par les femmes et les leaders traditionnels
Plusieurs femmes ont ainsi dénoncé le problème de manque de leadership comme obstacle à la cohésion sociale et ont ainsi demandé aux autorités d’avantage de formations et leur implication lors de besoin de dialogue et de médiation. Elles se sont de leur côté engagées à respecter les textes et statuts des associations pour assurer leur bon fonctionnement. Par ailleurs, la méconnaissance des droits des femmes a été pointée du doigt comme entre autres une cause des problèmes liés au droit à l’héritage, au droit à la terre, à l’accès à la justice lors de cas de violences faites aux femmes.
En plus de s’engager à faire le plaidoyer pour leurs causes à travers leurs organisations et leurs rôles au sein des ménages, elles ont ainsi demandé des formations sur leurs droits et l’appui des leaders traditionnelles et communautaires dans ce plaidoyer. Finalement, la demande concrète pour un appui à la construction et à la mise en place d’un marché a été évoquée à plusieurs reprises : ce marché permettrait de drainer le commerce transfrontalier, tout en assurant un revenu aux femmes commerçantes et en renforçant les filières porteuses de la région.