Hafsatou est une brillante étudiante, en deuxième année de classe préparatoire scientifique aux grandes écoles d’ingénieurs. Elle est la seule fille de sa classe et supporte les préjugés venant parfois de ses professeurs. Elle vit actuellement à Dakar, mais souhaite continuer son cursus à l’étranger.
« Je souhaite devenir ingénieur en chimie ou en informatique. J’ai toujours été intéressée par la chimie, car c’est une matière dans laquelle j’ai des facilités et que j’aime beaucoup. La chimie est intéressante parce qu’elle me permet de comprendre l’être humain. Lorsqu’on fait des cours de chimie, notre professeur fait toujours une analogie entre les réactions chimiques, les interactions des atomes et ceux des êtres humains. La chimie gouverne énormément de domaines dans la vie, telle que la cuisine par exemple.
Le plus difficile selon moi ce sont les préjugés de la part des gens qui ne comprennent pas forcément qu’en tant que femme que je veuille continuer mes études. Cela vient de la famille, mais aussi des amis de la famille. Plus j’avance, plus que je découvre ces modes de pensée rétrogrades.
Souvent, j’entends beaucoup de réflexions. Celle qui revient le plus souvent, même de la part de nos professeurs, c’est que les femmes qui avancent dans leur carrière ne se marient pas, car les hommes craignent les femmes qui réussissent (sic). Je sais que ma route sera parsemée d’obstacles parce que je suis une femme, mais, cela ne me décourage pas.
. Malheureusement, nous sommes dans un pays où, pour beaucoup de gens, le destin d’une femme, c’est de se marier et de s’occuper de ses enfants. Plus tard, je voudrais bien me marier, mais je veux réussir professionnellement et apporter quelque chose à la société, à la lumière de tous les efforts que je mets pour réussir.
Ma philosophie, est de saisir les opportunités qui se présentent à moi, car on ne sait de quoi demain sera fait. » Il ne faut pas avoir peur, car, quoiqu’on fasse, les gens parleront toujours, ou auront leur avis, qu’ils l’expriment ou pas.
Je souhaite qu’on vive dans un monde où plus rien ne bloque les filles ou les empêche de réussir. »
L’exemple de Hafsatou est loin d’être unique. L’un des plus grands freins qui empêche les filles et les femmes d’étudier et de travailler dans les sciences reste les normes sociales et la tradition, qui cantonnent la femme à son rôle d’épouse et de femme au foyer. Il est important pour les filles d’accéder également aux mêmes opportunités éducatives que les garçons, afin de participer à réaliser l’ODD 4, visant à fournir une éducation de qualité, sur un même pied d’égalité.