CSW66 : Le groupe African Risk Capacity (ARC) et ONU Femmes appellent à des actions concrètes pour renforcer le leadership et la résilience des femmes africaines face aux crises, aux catastrophes naturelles et au changement climatique

Dakar/ Johannesburg, le 28 mars 2022 – En marge de la 66e session de la Commission de la condition de la femme (CSW66), qui s’est tenue du 14 au 25 mars 2022, l’African Risk Capacity (ARC), mutuelle panafricaine de gestion des risques, et ONU Femmes lancent un appel conjoint pour une meilleure promotion de l’intégration de l’égalité des sexes et les besoins des femmes et des filles dans les politiques et programmes de gestion du changement climatique et des risques de catastrophe.

Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par le changement climatique, les catastrophes naturelles et d’autres chocs, ce qui entraîne une spirale de vulnérabilité et de pauvreté, et les expose encore plus aux chocs et crises futurs.  D’autre part, le potentiel et les capacités inexploités des femmes et des filles restent trop souvent inutilisées dans les processus de renforcement de la résilience.  Pourtant, leur pleine participation et leur leadership dans les politiques et programmes de lutte contre le changement climatique, l’environnement et la réduction des risques de catastrophe sont essentiels pour les rendre plus efficaces pour tous. C’est la conclusion convenue de la CSW66, qui portait sur : « Parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles dans le contexte des politiques et programmes de lutte contre le changement climatique, l’environnement et la réduction des risques de catastrophe ».

« Pour atteindre cet objectif ambitieux, il faudra intégrer les besoins spécifiques des femmes et des filles dans les politiques et programmes de  lutte contre le changement climatique et  de  réduction des risques de catastrophe, mais aussi développer les financements sensibles au genre, en augmentant les investissements dans des politiques et des programmes de réduction des risques liés au changement climatique, à l’environnement et aux catastrophes qui tiennent compte des sexospécificités.  », a déclaré Oulimata Sarr, Directrice régionale d’ONU Femmes WCARO.

Parmi les autres mesures critiques et urgentes visant à renforcer  la résilience des femmes et des  filles dans le contexte du changement climatique, de la dégradation de l’environnement et des catastrophes, il y a  le financement et la fourniture d’infrastructures et de services publics durables, la protection sociale et le travail décent pour les femmes; l’amélioration des statistiques et des données sur le changement climatique, sur les risques environnementaux et systémiques et les impacts des catastrophes désagrégées  par sexe; et la promotion d’une approche sensible au genre,  une transition équitable vers des économies vertes et bleues régénératrices.

Dans ce contexte, ONU Femmes et ARC s’associent pour réduire les inégalités entre les sexes dans l’accès aux mécanismes de renforcement de la résilience et promouvoir une meilleure intégration de l’égalité des sexes dans la gestion des risques de catastrophe au Sahel et dans d’autres pays africains.  Par exemple, au Sénégal et au Mali, ONU Femmes et ARC, en partenariat avec le Conseil de sécurité, s’engagent avec le secteur privé des deux pays pour mettre à l’essai des services innovants et sensibles au genre, notamment une assurance mobile contre les catastrophes, des formations d’alphabétisation financières, des services climatiques et des systèmes d’alerte précoce adaptés aux besoins spécifiques des femmes rurales.

Selon Ibrahim Cheikh Diong, Sous-Secrétaire général des Nations Unies et Directeur général de African Risk Capacity (ARC) : « Les considérations de genre dans la gestion et le financement des risques de catastrophe doivent être une priorité pour les acteurs étatiques et non étatiques, car les aspects sexospécifiques recoupent tous les thèmes. Le financement des risques de catastrophe, la préparation et la réponse aux catastrophes impliquent d’accorder une attention maximale aux besoins des femmes. Bien que les femmes et les groupes vulnérables soient les plus touchés par les catastrophes, ils ne sont pas prioritaires dans les budgets des gouvernements du continent africain. "
ONU Femmes et ARC travaillent ensemble à la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi qui appelle les États membres et les communautés économiques régionales à augmenter l’allocation budgétaire annuelle et  à mettre en place des solutions de financement innovantes, y compris en participant au  mécanisme innovant de mutualisation des risques de l’ARC, pour la mise en œuvre de stratégies de réduction des risques de catastrophe sensibles au genre et inclusives,  de programmes et plans d’action à tous les niveaux.  Adoptée lors de la 8ème Plateforme régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe et de la 7ème réunion de haut niveau organisée par la Commission de l’Union Africaine (CUA), l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement en Afrique (IGAD) et le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), la Déclaration de Nairobi est un appel à renforcer les politiques de gestion des risques de catastrophe par l’intégration du genre et de l’inclusion, en favorisant  la participation et l’inclusion des femmes, des jeunes et d’autres groupes vulnérables et en formulant des politiques, des stratégies, des plans et des cadres juridiques de gestion des risques de catastrophes sensibles au genre, conformément au Cadre de Sendai, à l’Accord de Paris, aux ODD et au Nouvel Agenda urbain pour assurer un développement sensible aux risques.

Personnes-ressources pour les médias :

Pour la capacité africaine de risque : Simonpierre Diouf, responsable de la communication pour la capacité de risque africaine, courriel :   simonpierre.diouf@arc.int 

Pour ONU Femmes : Hawa Seydou Diop, spécialiste de la communication au Bureau régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, courriel : hawa.diop@unwomen.org