Remise des Equipements et Fournitures pour la Création des Deux Premiers Gender Desk de la République Centrafricaine

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Le Projet conjoint ONU Femmes, PNUD et MINUSCA d’appui à la lutte contre les violations des droits de l’homme et à la relance de la justice en Centrafrique appuie la création des deux premiers Gender Desk de la RCA

Les deux premiers Gender Desk de la République Centrafricaine viennent d’être créés. Les équipements et fourniture de bureau desdits Gender Desk ont été remis le vendredi 22 avril 2016 à la Direction des Services de Police Judiciaire (DSPJ) et ce lundi 25 avril 2016 à la Brigade de la Gendarmerie de PK12. Cette action s’inscrit dans la mise en œuvre du Projet Conjoint ONU Femmes, PNUD et MINUSCA et est financée par les fonds des Gouvernements du Japon et des Etats-Unis d’Amérique.

L’équipe de la DSPJ vérifiant les équipements reçus
L’équipe de la DSPJ vérifiant les équipements reçus. Crédit photo : ONU Femmes/N.K.ZAMANE

Le Gender Desk est un service au sein des unités de Police et de Gendarmerie chargé d’accueillir et de traiter les affaires de violences liées au genre et au sexe.

Les activités des Gender Desks seront les activités classiques de recherche des délinquants et d’investigations mais avec un accent particulier sur la prise en compte des besoins de la victime. Il a été démontré que compte tenu de la particularité des faits qu’elles ont subit, les victimes de violences basées sur le genre et le sexe qui ont le courage de se plaindre sont découragées par l’accueil et le traitement de leur affaire par les services de sécurité.

Les équipements remis à la DSPJ sont entre autres, mobilier de bureau (tables et chaises), ordinateurs, imprimantes, scanneurs, photocopieuses, appareils photo, lits pour le repos des victimes en situation de détresse ou ayant un besoin de protection, etc. Mais aussi des fournitures de bureau (ramettes de papier, consommables pour les appareils informatiques etc.). Le coût s’élève à plus de 13 740 000 Fcfa.

La Brigade de Gendarmerie de PK12 a quant à elle reçu des équipements d’un montant de plus de 8 Millions de Fcfa.

La mise en place des Gender Desk en Centrafrique répond à un constat lié à son histoire. En effet, l’histoire de la République Centrafricaine est émaillée de crises politico-militaires dont la dernière qui a éclaté en 2013 a aggravé une situation déjà préoccupante avec une recrudescence des graves violations des droits de l’homme accompagnées des violences basées sur le genre (VBG) notamment l’augmentation  des violences sexuelles sur les femmes et les enfants.

Une partie des matériels remis à la Brigade de PK12
Une partie des matériels remis à la Brigade de PK12. Crédit photo : ONU Femmes/N.K.ZAMANE

Depuis le début de la crise, le système de gestion de l’information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS) a enregistré 60.208 cas des violences basées sur le genre et le sexe (VBGS) en RCA. Il convient cependant de remarquer que très peu de plaintes sont déposées auprès des services compétents (police-gendarmerie ou directement au Parquet) et que les dénonciations faites ne donnent pas lieu à l’ouverture d’une enquête.

C’est ainsi que pour renforcer le secteur de la justice pour lutter contre les VBG, le Projet Conjoint MINUSCA, ONU Femmes et PNUD d’appui à la lutte contre les violations des droits de l’homme et à la relance de la justice a prévu, en partenariat avec le Ministère de la Sécurité Publique, la création progressive des Gender Desks dans des unités pilotes de police et de gendarmerie de ses zones d’intervention.

Vue des équipements remis à la DSPJ
Vue des équipements remis à la DSPJ. Crédit photo : ONU Femmes/N.K.ZAMANE

Les cérémonies de remise de ces équipements ont été présidées pour la DSPJ par la Directrice, Madame le Contrôleur Général de police Jacqueline Koyambounou Massengue, et pour la Brigade de PK12 par le représentant du Directeur Général de la Gendarmerie Nationale. Ces deux responsables ont promis de suivre méticuleusement la mise en œuvre des activités des Gender Desk pour qu’ils puissent répondre aux attentes des populations, et ont plaidé pour l’extension des Gender Desk à l’intérieur du pays.