Le Mozambique est dans une période de grande transformation. Une croissance économique rapide coexiste avec de fortes inégalités, des indicateurs de développement humain très faibles et une situation politique tendue. Bien que l’économie ait connu une croissance annuelle moyenne de 7 % au cours de la dernière décennie, cette croissance ne s’est pas encore traduite par des progrès significatifs vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et d’autres objectifs de développement convenus au niveau international. Le pays a l’un des indicateurs de développement humain et social les plus bas au monde, se classant au 185e rang sur 187 pays avec un indice de développement humain (IDH) de 0,327 en 2012. 

La situation politique et sécuritaire au Mozambique s’est détériorée avec une augmentation de la violence entre les anciens ennemis de la guerre civile, la Renamo et le Frelimo, ce qui a créé des incertitudes et pourrait menacer le flux d’investissements. 

L’engagement politique du gouvernement mozambicain en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes est fort, mais les progrès accomplis dans la réduction de la dimension de genre restent inégaux. 

Des élections générales sont prévues en octobre 2014. Alors que la représentation des femmes en politique n’a cessé de croître au Mozambique, avec une représentation féminine de 39,4% au parlement, des efforts particuliers seront nécessaires pour atteindre l’objectif de 50% d’hommes et de 50% de femmes dans la prise de décision dans tous les domaines et à tous les niveaux d’ici à 2015, tel qu’établi dans le  cadre du protocole sur l’égalité des sexes du Comité de développement de l’Afrique australe (SADC). 

L’autonomisation économique reste un défi pour les femmes du Mozambique. Par exemple, les femmes représentent 87,3 % de la main-d’œuvre agricole, mais seulement 25 % des propriétaires fonciers détiennent des droits d’utilisation officiels. 

La forte prévalence du VIH chez les femmes ainsi que l’acceptation généralisée de la violence à l’égard des femmes sont également des signes d’inégalités profondément enracinées entre les sexes. La prévalence du VIH chez les jeunes femmes est trois fois plus élevée que chez les jeunes hommes, par exemple. En 2004, le ministère de la Femme et de l’action sociale estimait que 54 % des femmes mozambicaines avaient été victimes de violence au cours de leur vie. 

Nos programmes 

Les femmes dirigent et participent à la prise de décision à tous les niveaux 

Ce programme vise à faire en sorte que les constitutions, les cadres juridiques et les politiques visant à faire progresser les droits des femmes à participer à la prise de décisions aux niveaux national et local soient réformés/adoptés et mis en œuvre. En partenariat avec d’autres agences des Nations Unies et grâce au financement du gouvernement finlandais, ONU Femmes Mozambique renforcera les capacités des parlementaires en matière de législation sensible au genre, renforcera la capacité de la Commission des droits de l’homme à atteindre les femmes pauvres et vulnérables et soutiendra la participation des femmes à la gouvernance locale. 

Les femmes, en particulier les plus pauvres et les plus exclues, sont économiquement autonomes et bénéficient du développement 

En termes d’autonomisation économique, ONU Femmes Mozambique vise à faire adopter et mettre en œuvre des plans, des législations, des politiques, des stratégies, des budgets et des mécanismes de justice nationaux pour renforcer l’autonomisation des femmes, accroître les services sensibles au genre, l’accès à la terre et le contrôle des moyens de production et améliorer les moyens de subsistance durables des femmes. Nous le ferons en développant et en testant des modèles reproductibles pour assurer une autonomisation économique efficace grâce à des initiatives visant à créer un flux de revenus durable pour les agricultrices rurales et à élargir le rôle des femmes dans la production agricole. ONU Femmes Mozambique reliera ce travail à des débats et à une planification plus large sur les politiques macroéconomiques et de réduction de la pauvreté par le renforcement des connaissances, la mise en réseau, le dialogue et le plaidoyer. 

Les femmes et les filles vivent une vie sans violence 

Ce programme vise à garantir que les lois, les politiques et les stratégies sont mises en œuvre et adoptées conformément aux normes internationales visant à prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles, et à accroître l’utilisation des services existants de qualité en matière de violence à l’égard des femmes qui sont axés sur les survivantes. ONU Femmes Mozambique consolidera un modèle de mobilisation sociale pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Nous utilisons les médias, en particulier la télévision, pour étendre la portée à l’échelle nationale dans le contexte plus large de la campagne UNiTE. 

Accroître le leadership des femmes en matière de paix, de sécurité et de réponse humanitaire 

Ce programme vise à renforcer la capacité des femmes et des défenseurs des genres à influencer les processus de paix et de sécurité et à faire adopter et mettre en œuvre des engagements en matière d’égalité des sexes dans le cadre de l’action humanitaire. ONU Femmes Mozambique soutiendra la capacité des femmes dans le secteur de la sécurité et de la police à influencer les processus de sécurité dans une perspective de genre. Nous soutiendrons la capacité de l’Institut national de gestion des catastrophes à traiter des questions de genre dans l’action humanitaire et à amener d’autres parties prenantes à faire de même. 

Les processus nationaux de planification et de budgétisation favorisent une plus grande responsabilisation des institutions à l’égard des engagements en matière d’égalité des sexes 

Ce programme sera axé sur le renforcement et la consolidation des capacités des partenaires nationaux des principaux acteurs, à savoir le Parlement, les organisations de la société civile et les universités, à tenir le gouvernement responsable de la mise en œuvre des engagements en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.