Dans les propos d’Emmanuelle : " Ma vie a changé grâce aux fonds de démarrage reçus à travers le projet et je vois la vie autrement. "

Emmanuelle et son mari vivent dans le village d’Ikoko Impenge, en République Démocratique du Congo, où ils peinent à trouver les moyens de prendre soin de leurs six enfants. Avec l’arrivée du projet lancé par ATDERBI, Emmanuelle a pu bénéficier de fonds de démarrage qui lui ont permis de contribuer à l’éducation scolaire de ses enfants et ainsi, assurer de meilleures conditions de vies à sa famille.

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Emmanuelle Ikoko Impenge 1

Crédit photo : Association des Techniciens de Développement Rural et Environnementalistes Ressortissants de Bikoro (ATDERBI)

« Je m’appelle Emmanuelle, j’habite au village d’Ikoko Impenge avec mes six enfants et mon mari. Deux de mes enfants sont diplômés mais par manque de moyens, ils ne parviennent pas à poursuivre leurs études universitaires et se retrouvent ainsi chômeurs.

Après le lancement officiel du projet « Appui aux activités Agropastorales au profit de 500 ménages féminins après l’épidémie du virus Ébola » financé par le Fonds des Femmes pour la Paix et l’Action Humanitaire (FFPH) à travers ONU Femmes en novembre 2019, j'ai été sélectionnée parmi les femmes bénéficiaires directes du projet. L'équipe du Consortium de l’ONG Association des Techniciens de Développement Rural et Environnementalistes Ressortissants de Bikoro (ATDERBI) m'a choisie grâce à ma position de leader dans le village Ikoko Impenge.

Pendant les différentes formations de renforcement des capacités organisées par l’équipe de la coordination du projet sur « l’importance de la participation des femmes et des filles au maintien de la paix», j’ai été élue Secrétaire au noyau des femmes d’Ikoko Impenge qui compte dix membres.

Les fonds de démarrage reçus m’ont permis de préparer la rentrée scolaire de mes deux filles qui restaient à la maison.

Pendant la récolte et la distribution aux bénéficiaires, j’ai reçu 42,6 kg de patates douces et un sac de tiges de semences à titre d’intrants agricoles qui m’ont permis d’installer mon champ individuel d’un hectare. Après la récolte, j’ai vendu 11 paniers de patates douces à 30.000 FC chacun, soit 330.000 FC au total, ce qui équivaut à 165 USD.

Lors de la première sélection des femmes et filles qui devaient recevoir des géniteurs, le noyau communautaire m’a choisie comme bénéficiaire et j’ai reçu une porcine femelle. Six mois après la mise basse, j’ai eu cinq porcelets, dont j’ai vendu trois à 150.000 FC (soit 25 USD chacun) et en ai donné un à mon fils ainé pour les préparatifs de son inscription à l’université de Mbandaka.

Une partie de l’argent perçu de la vente des porcins et des patates douces a été consacrée à l’achat d’une femelle de cinq mois. Quant à l’autre partie, elle nous a permis de nous rendre à Bikoro afin de nous procurer des poissons à vendre dans notre village, mais aussi de payer à mon fils les frais de l’examen d’État.

Dieu aidant, mon fils a décroché son diplôme avec 64% de moyenne. Actuellement, ma vie a changé grâce aux fonds de démarrage reçus à travers le projet et je vois la vie autrement. Mes deux enfants, anciennement diplômés, sont maintenant prêts à débuter l’université. Dans l’avenir, je prévois d’avoir une grande porcherie dans notre village, ce qui aidera mes enfants à continuer et terminer leurs études universitaires. Je suis très reconnaissante de l’appui reçu par le FFPH à travers ONU Femmes et le Consortium ATDERBI dans le territoire de Bikoro. »

Emmanuelle Ikoko Impenge 2

Récolte et distribution des patates et tiges des semences aux femmes bénéficiaires d’IKOKO IMPENGE. Crédit photo : Association des Techniciens de Développement Rural et Environnementalistes Ressortissants de Bikoro (ATDERBI)

 

*Les noms ont été modifiés pour protéger la vie privée de la famille.

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Du 1er septembre 2019 au 30 juin 2020, l’Association des Techniciens de Développement Rural et Environnementalistes Ressortissants de Bikoro (ATDERBI) a réalisé un projet intitulé « Appui aux activités agro-pastorales au profit de 500 ménages féminins après l’épidémie du virus Ébola dans les villages d’Ikoko Impenge, Boyeka-Ngombe et Itipo, secteur des Ekonda, territoire de Bikoro » en province de l’Équateur. L’objectif principal était de contribuer au renforcement de la résilience des communautés affectées par le virus Ebola et augmenter de 30% les revenus des ménages féminins dans les Villages d’Ikoko Impenge, Itipo et Boyeka-Ngombe en luttant contre l’insécurité alimentaire par l’installation de 3 champs semenciers de maïs de variétés améliorés à haute productivité et patate douce ainsi que la construction d’une porcherie pilote construite en matériaux locaux qui sert des centres de reproduction et de multiplication des porcins comme géniteur.

Le Fonds des Femmes pour la Paix et l’action Humanitaire (WPHF) est le seul mécanisme de financement international exclusivement consacré à encourager la participation des femmes dans les processus de paix et l’aide humanitaire. Ce partenariat global vise à redynamiser l'action et les différentes formes de financement pour soutenir l’inclusion, le leadership et l'autonomisation des femmes dans la gestion de situations de conflit et de crises humanitaires à travers le monde. Spécifiquement conçu pour stimuler un changement significatif du rôle des femmes dans les zones de conflit et de post-conflit, il s’appuie sur le pouvoir habilitant du financement pour amplifier leur visibilité et soutenir le travail vital qu’elles fournissent pour la prévention des conflits, la réponse aux crises et l'accélération des processus de paix dans leurs communautés.

Né d’un partenariat entre les États membres, les Nations Unies et la société civile, le WPHF soutient des initiatives qui ont des impacts concrets et durables. À ce jour, plus de 100 organisations locales de femmes dans 12 des 25 pays éligibles ont été subventionnées par le WPHF. Une Commission d’attribution internationale composée de toutes les parties prenantes gère le fonctionnement du fonds, ONU Femmes assure le secrétariat et la coordination de la mise en œuvre des décisions du Conseil d'attribution et le Fonds d'affectation multipartenaires du PNUD (MPTFO) agit en qualité d'agent administratif.