COMMUNIQUE DE PRESSE: LANCEMENT DE PROJET FINANCÉ PAR LE JAPON

 

 

La Vakaga et la Haute-Kotto (nord et nord-est de la RCA) ont été depuis des décennies un foyer de tensions et de crises sécuritaires, source de vulnérabilité et de pauvreté endémique pour la population locale. Ces multiples crises ont entraîné une détérioration profonde des structures et infrastructures et des capacités de la population de satisfaire leurs besoins vitaux, accéder aux services sociaux de base, et participer pleinement à la consolidation de la paix et la reconstruction de leur pays.

Nonobstant les défis existants, les régions septentrionales du pays, en particulier le nord-est (Vakaga et Haute-Kotto) et le nord-ouest (Ouham et Lim-Pendé), ont connu des afflux successifs de demandeurs d'asile, fuyant les conflits au Soudan et au Tchad, s'installant dans des communautés déjà vulnérables, et dans des zones inondables dès le premier trimestre 2023.

Selon les données d’OCHA, la RCA a accueilli au moins 25 836 personnes (21 135 réfugiés soudanais et 4 701 rapatriés centrafricains, 88% femmes et enfants[1]), particulièrement les localités de Birao et Amdafok (préfecture de la Vakaga) depuis le mois d’avril 2023 au déclenchement du conflit au Soudan. Au Tchad, un incident violent a intensifié les combats entre divers groupes, notamment des groupes armés, et les déplacements de milliers de Tchadiens et de rapatriés centrafricains dans les préfectures voisines de Lim-Pendé et de l'Ouham-Pendé, accueillant un total de 38 014 personnes (6 235 rapatriés spontanés centrafricains) dont 80 % de femmes et d’enfants. Aujourd’hui, sur les près de 64 000 personnes qui ont fui le Tchad et le Soudan, y compris les rapatriés centrafricains, les femmes et les enfants représentent au moins 85 %.

Selon les évaluations des besoins menées dans ces régions, les interventions prioritaires comprennent le suivi et le renforcement de la protection, l'assistance d'urgence multisectorielle, l'accès à des solutions durables, la promotion la cohésion sociale et la coexistence pacifique entre les différentes communautés.

Grâce à l’appui du Gouvernement Japonais, dans le cadre de son Budget Supplémentaire 2023 (Japan Supplementary Budget 2023), ONU Femmes contribuera à la réponse à l’impact des crises au Soudan et au Tchad auprès des communautés déplacées et hôtes, dès janvier 2024. Le projet « Fournir une aide d'urgence pour atténuer l'impact des crises régionales (Soudan, Tchad) sur les femmes et les filles et leurs communautés dans les régions du nord-ouest et du nord-est de la RCA. » souhaite donner accès à 35 000 personnes (demandeurs d'asile, personnes déplacées internes et rapatriés, ainsi que les communautés d'accueil) aux services sociaux de base, dont les infrastructures d’eau assainissement et hygiène, et à une protection sociale, en particulier les femmes et les filles. Par ailleurs, la cohésion sociale, les mécanismes de protection et de réponses aux violences seront mis en place dans les communautés affectées. La sécurité alimentaire et la résilience d’au moins 3 500 femmes et des filles ainsi que leurs communautés sera également soutenue par ce projet. Enfin, le projet renforcera les capacités pratiques d’au moins 500 acteurs humanitaires sur le terrain afin de garantir la prise en compte de la dimension de genre dans les interventions d'urgence, conformément aux lignes directrices du Comité Permanent Inter Organisations (IASC) sur l'intégration de la dimension de genre dans les actions humanitaires.

D’ici janvier 2025, 40 625 bénéficiaires directs (dont 75% de femmes au moins) et 110 000 bénéficiaires indirects seront visés par le projet qui permettra d’offrir une réponse d’urgence et un appui à la résilience des communautés de la Vakaga, la Haute-Kotto, Lim-Pendé et Ouham-Pendé, à travers une approche nexus (humanitaire, paix et développement) et la promotion d'initiatives communautaires pilotées par des femmes.

Grâce à l’appui du Gouvernement Japonais (à travers le Budget Supplémentaire du Japon 2022), ONU Femmes et ses partenaires de mise en œuvre (l’ONG Japonaise Amis d’Afrique, et les ONG SOPADI et AURD) a accompagné 1 042 survivantes (femmes, hommes, filles, garçons) à bénéficier d'un soutien psychosocial, dont plus de 400 cas de viols, violences sexuelles et physiques.

En outre, plus de 821 cas graves ont été orientés vers des structures de santé pour y recevoir des soins médicaux. Le projet a également fourni une assistance nutritionnelle et une assistance en matière de sécurité alimentaire et pour la mise en place d’activités de résilience à 1 200 ménages dirigés par des femmes.
Cette approche a été particulièrement appréciée par les groupements féminins, à l’instar de ceux de Birao dont la voix s’est jointe à celle du Chef secteur de l’Agence Centrafricain de Développement Agricole, engagé afin d’assurer la durabilité des interventions, pour remercier le Gouvernement japonais, ONU Femmes et ses partenaires pour l’approche utilisée en disant «Tonga na Zo a mou na mo soussou  mo ke tè téti lango ako mais Zo so a ke fa na mo guingo soussou so nzara a ke sara mo pepe » pour dire « Celui qui te donne un poisson, tu vas manger un jour. Mais celui qui t’apprend à pêcher, tu n’auras plus fin ».

Par ailleurs, 8 forages d'eau alimentés par pompe et de 12 latrines sensibles au genre sont construits dans les camps de personnes déplacées et les zones de rapatriement, 41 ménages vulnérables, dirigés par des femmes (en particulier les veuves, les mères adolescentes isolées, les femmes enceintes ou allaitantes) ont été identifiés et bénéficiés des nouveaux abris grâce aux interventions du projet dans les différentes zones.

ONU Femmes, en tant que membre de l'équipe pays des Nations Unies, de l'équipe humanitaire pays et dans le cadre de son mandat de coordination  (notamment en tant que chef de file du Groupe de travail sur le genre dans l'humanitaire), continue à travailler en faveur d'une aide humanitaire plus sensible au genre et de la promotion d'une approche  nexus entre l'aide humanitaire, la paix et le développement (HDP) qui intègre les considérations de genre, en tenant compte de l'impact différencié de la crise sur les femmes et les filles et la nécessité de fournir aux populations affectées les moyens d'accéder à une vie digne. ONU Femmes remercie vivement le Gouvernement Japonais pour son indéfectible appui offert aux femmes, filles et communautés affectées par les crises nationales et régionales, et à travers cela le soutien à une intégration effective du genre dans l’action humanitaire et le relèvement en RCA.

 

Pour plus d'informations :

Novella NIKWIGIZE

Chargée de Programmes Femmes, Paix, Sécurité, et Action Humanitaire

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Edson de Blaise LANGATE OTTO KPINDET

Chargé de Communications et Gestion des Connaissances

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