ONU Femmes Mali redonne confiance à Fily Camara ainsi qu'à 99 survivantes des VBG
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Je n’avais pas d’activités, je ne pouvais ni prendre soin de moi, ni de mes frères. Avec mon handicap, j’ai dû arrêter l’école, car je n’avais pas de moyens de déplacement. Je me sentais abandonnée et oubliée. La vie était difficile, déclare Fily, esthéticienne installée à son propre compte et bénéficiaire du projet de formation en esthétique destinés aux femmes vulnérables vivant avec différentes formes de discriminations croisées appuyé par ONU Femmes Mali. Comme plusieurs, elle vit dans une société malienne où sévissent les Violences Basées sur le Genre, et compte tenu de son handicap, elle y est encore plus exposée.
Filiy est âgé de 23 ans et le quatrième enfant d’une famille de huit. Elle vit chez son père et est en situation d'handicap depuis sa naissance. Elle s’est souvent sentie rejetée, ce sentiment a été aggravé lorsqu’elle a abandonné ses études. Elle se demandait comment elle pourrait gagner sa vie malgré son handicap. Auprès de sa soeur aînée, elle a appris la coiffure pour occuper son temps et se distraire. La situation financière chez eux était de plus en plus difficile, car ses parents devaient en plus à s’occuper d’elle, prendre soin de ses frères. Ses espoirs étaient quelque peu anéantis. ONU femmes à travers son partenaire de mise en oeuvre Specific Academy a développé un programme de formation complet en esthétique destiné à 100 jeunes femmes vulnérables vivants avec handicap, VIH, albinisme et de petites tailles. Afin d’assurer leur autonomisation économique et insertion dans la société. Les domaines de l’esthétique concernés étaient entre autres le maquillage, la pose de perruque, l’attache foulard, la manucure, la pédicure et l’onglerie.
Fily, comme toutes les autres bénéficiaires, témoigne de l’impact de ce projet qui a changé sa vie « nous avons reçu des équipements qui ont facilité notre formation de deux mois et notre stage pratique dans les salons de la ville de Bamako et en régions. Ceci m’a permis ainsi qu’aux autres femmes d’apprendre énormément ». Elle renchérit avec un air joyeux, « C’était mon rêve d’apprendre à faire du maquillage, mon rêve a été réalisé. Grâce à ce projet aujourd’hui, je viens en aide à ma mère et je
finance la scolarité de mes frères. » Aminata Camara, la maman de Fily confirme les propos de sa fille en affirmant : « Aujourd’hui quand je vois ma fille Fily, j’ai le coeur
plus léger et moins préoccupé. Elle maquille, elle tresse, je suis heureuse pour elle. En plus, elle m’aide financièrement à prendre soin de la maison et de ses quatre autres petits frères. »
Aujourd’hui, ce projet a changé la vie de ces femmes et toutes y trouvent leur compte, Marie Moussokoro Sade, directeur de Formation exprime avec satisfaction qu’ « on recense une quarantaine de bénéficiaires voire plus qui travaillent à temps plein dans les salons, d’autres se déplacent et vont faire des prestations, d’autres plus vulnérables encore ne peuvent pas se déplacer, car ont des problèmes de mobilité, elles sont installées à leur propre compte et les clientes se déplacent vers elles afin qu’elles fassent tranquillement leur prestation ». Des propos confirmés par Abdramane Coulibaly, chargé du programme EVAW qui explique et tout en interpellant que « ce programme de réinsertion économique en faveur des personnes handicapées a été d’un grand succès, au vu des résultats, cependant, il serait bien que les suivis soient intensifiés sur une durée de deux ans afin de leur permettre de s’approprier le projet et de vraiment être autonome dans le long terme. Également plusieurs autres femmes recensées attendent de bénéficier de ce projet.»