Les femmes et les hommes face aux risques environnementaux et le changement climatique

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Les femmes et les hommes face aux risques environnementaux et le changement climatique

 

Avec l’appui d’ONU Femmes, le Sénégal lance la 1ère étude sur le nexus genre et environnement du continent africain.

En Afrique, comme partout dans le monde, les pays font face à d’énormes désastres environnementaux, qui en s’exacerbant au fil des ans, causent d’importantes menaces notamment sur la sécurité alimentaire, la biodiversité, l’eau et le climat. Ils affectent aussi la santé et le bien-être des femmes et des hommes, dont la vie est intrinsèquement liée à l’environnement.

En raison de facteurs socioéconomiques et culturels, les femmes et les hommes subissent et réagissent souvent différemment à ces défis environnementaux. Les inégalités existantes que subissent notamment les femmes et les filles s’amplifient lors de ces crises et chocs environnementaux et accroissent leurs vulnérabilités pouvant ainsi entrainer des fragilités et des fractures additionnelles.

Afin d’accompagner les décideurs politiques à élaborer et mettre en place des solutions équitables pour répondre aux enjeux environnementaux et climatiques, il est essentiel de comprendre la dynamique entre l’environnement et les humains en tenant comptent de facteurs sexospécifiques.  Toutefois, les statistiques environnementales n’étant pas traditionnellement collectées au niveau individuel, la plupart des données disponibles ne permettent donc pas d’examiner les interactions entre les femmes, les hommes et l’environnement. Comment donc assurer que l’intersection entre l’environnement et le genre est documentée par des données probantes pouvant aider à analyser ces phénomènes en tenant compte des différences entre les femmes et les hommes ?

Pour répondre à cette problématique, ONU Femmes a développé une enquête sur le genre et l’environnement, en étroite collaboration avec la FAO, l’OIT, l’UICN, la CPS, le PNUE, l’UNDRR et l’UNESCAP. A travers son programme sur les statistiques de genre « Women Count », ONU Femmes peut ainsi soutenir la collecte de statistiques officielles sur le lien entre le genre et l’environnement.

En Afrique, le Sénégal est le premier pays à mettre en place cette importante étude, qui permettra de recueillir les informations nécessaires au niveau des ménages et des individus. L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, avec l’appui d’ONU Femmes, à travers le soutien financier de l’AFD, conduira cette étude à travers tout le pays entre le mois de mai et le mois de juillet 2025.

 

Credits: Abdoul Ahad Thiam, abdoulahad.thiam@unwomen.org / Chargé de communication visuelle régional

 

Avant le lancement de la collecte des données, ONU Femmes a soutenu la mise en place d’un espace d’apprentissage et d’échanges entre l’équipe technique de l’ANSD dédiée à cette étude et le bureau régional pour l’Asie et le Pacifique d’ONU Femmes, initiateur de cette enquête. Ainsi, il a eu lieu à Dakar une formation de Formateurs, animée par deux expertes en matière d’enquête sur le genre et l’environnement d’ONU Femmes, qui a contribué à une mise en œuvre adéquate de l’enquête. En effet, au-delà de participer au renforcement des capacités des superviseurs de l’ANSD, celle-ci a permis un partage d’expérience sur des études similaires déjà faites, notamment celle du royaume de Tonga, petite ile du Pacifique très touchée par le changement climatique. Pendant la formation, les outils de l’enquête ont été réadaptés à la situation du Sénégal.

Pour l’ANSD, cette étude vise à fournir des données de qualité essentielles au niveau national sur les risques environnementaux et le changement climatique. Elle permettra d’analyser et de déterminer les impacts différenciés sur les femmes et les hommes pour la mise en place de politique équitable.

Grâce aux données de cette enquête, la planification et la réponse aux urgences environnementales pourraient être améliorées car il sera possible de mieux comprendre les interactions des femmes et des hommes avec l’environnement. 

Comme l’a souligné Sara Duerto, spécialiste en statistiques de genre du bureau régional de l’Asie et du Pacifique, d’ONU Femmes, « c’est vraiment beaucoup de travail pour ramener ces données, il est très important que l’ANSD travaille avec le Ministère de l’Environnement pour qu’elles puissent être utilisés afin d’améliorer la vie des femmes et des hommes ». Avoir des données de qualité et sexospécifiques, c’est aussi assurer une planification équitable qui vise à réduire les inégalités de genre, en faisant en sorte que les besoins spécifiques des femmes face aux changements climatiques ou pour la formation et l’obtention d’emplois verts notamment, sont bien pris en compte.

 

Article par:

Rokhaya Ngom
rokhaya.ngom@unwomen.org
Spécialiste régionale en communication des stastiques de genre