Le Genre doit être prise en compte dans la réponse face au COVID–19!

COVID-19 affecte tout le monde, en particulier les femmes. Les gouvernements africains ont restreint la mobilité et imposent une distanciation sociale. Ces mesures, associées à une bonne hygiène, sont essentielles destinés à contenir et empêcher la propagation du virus. Mais ces mesures ne sont pas n’affectent pas tout le monde de la même façon et auront des impacts différents pour beaucoup dont les moyens de subsistance sont instables.

Date:

Déclaration conjointe de:

  • ONU Femmes Afrique
  • Groupe Régional Consultatif de la société civile pour l'Afrique orientale et australe

Ceux qui vivent dans des zones surpeuplées avec des services d'eau et d'assainissement inadéquats courent un grand risque si le virus pénètre dans leurs communautés. La majeure partie de la main-d'œuvre en Afrique est dans l'économie informelle. Ils sont ainsi tenus de travailler tous les jours pour gagner un revenu. Parmi eux, les femmes représentent plus de la majorité des travailleurs pendant que très peu d'entre elles disposent d'économies suffisantes pour subvenir à leurs besoins pendant de longues périodes de quarantaine. Très peu d’entre elles ont également un emploi ou une entreprise qui leurs offriraient un niveau adéquat de sécurité sociale. En outre, la pandémie de COVID-19 entraînera probablement une baisse de la demande de services offerts par les PME, entraînant ainsi une perte de revenus. Les PME sont soumises à des pressions importantes et nombre d'entre elles risquent d'être mises en faillite et fermées.

Pour les femmes, les effets sont considérables. Les femmes sont en première ligne de la prestation de services dans le secteur public des soins de santé et à domicile. Ils portent la charge des soins aux enfants, aux malades et aux personnes âgées. À l'échelle mondiale, 70% des agents de santé sont des femmes et l'Afrique ne fait pas exception.

En moyenne, 26% de tous les ménages en Afrique sont dirigés par des femmes, ce nombre pouvant atteindre 43% en Afrique australe et jusqu'à 50% au Sahel. Pour la plupart, ces femmes sont les seules à gagner un revenu dans leur ménage et sont responsables de la prise en charge physique et émotionnelle des membres de la famille. Quand elles ne travaillent pas, il n'y a pas de nourriture pour leurs foyers.

En apportant des mesures de réponse au COVID-19 et aux impacts liés aux restrictions de mobilité, les gouvernements doivent tenir compte de la division du travail entre les sexes et de la façon dont les inégalités de genre préexistantes peuvent compromettre la sécurité et la résilience des femmes et de leurs ménages.

L'aide alimentaire est importante mais il reste encore beaucoup à faire. Les mesures de protection sociale telles que les transferts monétaires et autres mécanismes économiques visant à amortir les effets sur les entreprises et protéger les emplois doivent viser les ménages et les entreprises dirigés par des femmes. Au-delà de la protection sociale, la production et la participation des femmes à la population active sont essentielles à la reprise économique. Les plans de relance devraient fournir des ressources financières et matérielles aux agricultrices et autres aux femmes entrepreneurs. Les gouvernements devraient travailler avec les établissements de crédit pour adopter des moratoires sur les remboursements des dettes, tout en développant des formules de crédit préférentielles accessibles aux femmes productrices, que ce soit dans le secteur formel ou informel. Les gouvernements devraient soutenir les entreprises appartenant à des femmes en allégeant le fardeau fiscal, en s'approvisionnant en biens, services et produits agricoles et en exerçant une action positive dans tous les domaines en ces temps critiques.

COVID-19 affecte les femmes et les filles handicapées de manière disproportionnée pour des raisons de santé et socio-économiques. Les femmes et les filles handicapées sont au plus bas niveau de l’échelle de pauvreté, et le COVID-19 leur apporte des fardeaux supplémentaires, à savoir l'achat d'équipements de protection personnelle des produits désinfectants pour elles-mêmes, les personnes dont elles ont la charge y compris les assistants personnels. Et ceci sans compter que les appareils et accessoires fonctionnels qu'elles utiliser quotidiennement doivent être désinfectés. Les restrictions provoquées par la pandémie nécessitent une distance sociale, mais cela n'est pas possible pour les femmes et les filles handicapées qui dépendent d'un soutien quotidien. La pandémie a ainsi accru la stigmatisation et la discrimination parmi les femmes et les filles handicapées. Elles n’ont mentionné nulle part et les équipes d'intervention d'urgence ne les ciblent pas directement en termes de dépistage du virus, de distribution de nourriture et d'autres équipements préventifs. Il est essentiel que les gouvernements priorisent leurs besoins socio-économiques. Ils doivent fournir des informations sur les mesures préventives dans des formats accessibles en braille, en gros caractères, en audio pour les aveugles et malvoyants, en langue des signes pour les personnes malentendantes. Ces informations doivent aussi être facile à lire, avec des photos, symboles pour les personnes vivant avec des troubles psychosociaux et développementaux ; ainsi que le sous-titrage pour les sourds-aveugles, notamment sur les gestes barrières comme le lavage des mains et le port de masque.

Les femmes doivent participer et bénéficier de la réponse COVID-19 à l’échelle nationale. Comme l'a souligné le Secrétaire Général de l'ONU, lorsque les femmes ne sont pas consultées, l'élaboration des politiques est moins susceptible d'être efficace et peut même nuire. Les ministères chargés de l’égalité des sexes et les organisations féminines doivent intégrer la dimension de genre dans les mesures conçues par les gouvernements pour faire face à la pandémie. Les besoins des femmes en matière de soins de santé devraient être protégés par un accès continu aux services et à l’information en matière de santé procréative.

ONU Femmes s'est engagée à travailler avec les gouvernements africains, le secteur privé et les organisations non-gouvernementales pour s’assurer que les évaluations d'impact et les plans d'action nationaux sur le COVID-19 répondent aux besoins spécifiques des femmes et des filles en matière de protection, d'égalité d'accès aux ressources et de participation dans la prise de décision communautaire et nationale.

L'inégalité entre les sexes porte préjudice à toute la société. Si nous ne le savions pas auparavant, COVID-19 l'a clairement démontré. Lorsque les femmes ne peuvent pas travailler, les effets sont ressentis par tous.

FIN

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