Dans les propos de Mariam Bakayoko Camara : « Notre secteur d’activité est fortement affecté par la pandémie de la COVID-19, car nous observons une flambée des prix du matériel de construction. »

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Mariam Bakayoko. Crédit photo: ONU Femmes Cote d'Ivoire
Mariam Bakoyoko. Crédit photo: ONU Femmes Côte d’Ivoire
 
Diplômée en transport logistique, Mariam Bakayoko Camara est entrepreneure en bâtiment. Directrice de l’entreprise FEREBA CONSTRUCTION depuis 2016, elle a une quarantaine d’infrastructures à son actif dont les travaux d’aménagement et d’équipement du Centre des Femmes entrepreneures de Côte d’Ivoire dans le cadre d’un projet soutenu par ONU Femmes. La pandémie de la COVID-19 a affecté son entreprise qui embauche en moyenne une vingtaine d’ouvriers par chantier. ONU Femmes facilite les échanges entre les femmes entrepreneures et les ministères en charge de la promotion des PME et de l’Autonomisation des Femmes afin de soutenir et d’encourager les initiatives de femmes en réponse au coronavirus.

« Je suis entrepreneure en bâtiment. Notre secteur d’activité est fortement affecté par la pandémie de la COVID-19, car nous observons une flambée des prix du matériel de construction. Les évaluations de chantier ne répondent plus aux mêmes réalités qu’avant la crise et il faut avoir les moyens de pré-financer les marchés. Or à ce jour, aucune banque ne veut prendre le risque de nous financer vu que nous sommes de petites entreprises. Si par chance, elles acceptent de nous financer, le pourcentage de remboursement - qui n’a pas été revu par les banques dans le contexte actuel – est si élevé que l’entrepreneur ne gagne plus rien à la fin de son travail. 

Aujourd’hui, c’est le sérieux que nous mettons dans le travail qui nous permet d’avoir la confiance des clients. Sur cette base, nous pouvons négocier des paiements par avance ou des acomptes selon l’avancement du travail. Nous essayons de jongler sur ce tableau pour contourner tous les obstacles liés à la crise actuelle. La résilience de mon entreprise face à la crise de la COVID-19 vient de prêts obtenus auprès de particuliers qui me permettent d’exécuter essentiellement des marchés en cours vu que les nouveaux marchés sont rares. 

En Côte d’Ivoire, il est difficile pour les jeunes femmes entrepreneures d’avoir accès aux grands marchés à cause des conditions d’éligibilité. On nous demande par exemple d’avoir au compte de l’entreprise des machines qui coûtent excessivement chères. Nous n’avons pas les moyens pour ça !  Je souhaiterais qu’on donne la chance aux femmes de prospérer en levant tous les blocages et en assouplissant les conditions d’éligibilité qui nous empêchent d’avoir accès aux marchés et de montrer de quoi nous sommes capables.

Nous n’avons pas encore reçu d’aide des autorités conformément à ce qui a été annoncé pour lutter contre l’impact de la COVID-19 sur les entrepreneurs, notamment les femmes. Ma requête est que le gouvernement se penche rapidement sur cette question pour offrir aux femmes entrepreneures l’opportunité d’une relance après la crise. »