Dans les propos de Christiane : « Grâce aux diverses séances de sensibilisations organisées à huit clos et aux offres d’emploi temporaire proposées par le projet, j’ai réappris à avoir confiance en moi et à m’intégrer dans la société. »

Cérémonie de remise des Kits de gestion de l'Association Villageoise d'Epargne et de Crédit de Mulange rail devant les membres, les leaders communautaires et le chef de village à Mulange.

Crédit photo : l’ONG Promotion des Valeurs Humaines (PROVAH)

Lorsque la tranquillité fut rétablie dans mon village, j’y suis retournée avec mes enfants et mon mari. Les autres membres de sa famille y étaient déjà mais ne m’ont pas laissé approcher car, pour eux, j’étais souillée et indigne de rester avec eux. J’ai donc laissé les enfants et je suis partie chez mes parents. Une semaine plus tard, mes enfants sont venus me rejoindre car leur père ne les regardait pas d’un bon œil.

Rongée par la honte, je n’étais pas tranquille et je ressentais le besoin constant de m’enfuir. Cependant, je ne pouvais pas abandonner mes enfants et mes parents. J’ai donc gardé ma peine et le secret du viol pour moi, sans jamais en parler à personne et sans aucune aide vers laquelle me tourner.

Lorsque le projet « tam tam de paix pour les femmes » a commencé au mois de septembre 2019, j’ai appris que les premiers bénéficiaires seraient des femmes ayant des problèmes particuliers. C’est alors que je me suis rapprochée d’une sensibilisatrice de l’ONG Promotion des Valeurs Humaines (PROVAH) qui m’a persuadée de livrer le secret de la violence sexuelle dont j’avais été victime. C’est ainsi que je fus prise comme bénéficiaire.

Cela a été pour moi le début d’un grand soulagement car grâce aux diverses séances de sensibilisations organisées à huit clos et aux offres d’emploi temporaires proposées par le projet, j’ai réappris à avoir confiance en moi et à m’intégrer dans la société. Avec l’argent que je gagnais de mon travail, j’étais alors en mesure de prendre soin de moi et de mes enfants.

Petit à petit, je retrouvais le sourire.

À la fin du projet, lorsque PROVAH nous a remis notre fond épargné, j’ai démarré un petit commerce de poissons « mikebuka » et j’ai cultivé un petit champ dans le village où je me suis installée. Ma vie et celle de mes enfants ont complètement changé. »

*Les noms ont été modifiés pour protéger la vie privée de la famille.

Crédit photo : l’ONG Promotion des Valeurs Humaines (PROVAH)

About PROVAH

Du 1er septembre 2019 au 31 mars 2020, l’ONG Promotion des Valeurs Humaines (PROVAH) a réalisé un projet intitulé « Tamtam de paix pour les femmes » dans les localités de Mulange rail, Katolo Idi, Tumbwe fief et quelques villages environnants au moyen d’un consortium avec CERACOD et DAFED. L’objectif principal était l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes dans un environnement paisible et pacifique des communautés Twa et Bantous retournées des localités de Mulange rail, Katolo Idi, Tumbwe fief et quelques villages environnants.

About WPHF

Le Fonds des Femmes pour la Paix et l’action Humanitaire (WPHF) est le seul mécanisme de financement international exclusivement consacré à encourager la participation des femmes dans les processus de paix et l’aide humanitaire. Ce partenariat global vise à redynamiser l'action et les différentes formes de financement pour soutenir l’inclusion, le leadership et l'autonomisation des femmes dans la gestion de situations de conflit et de crises humanitaires à travers le monde. Spécifiquement conçu pour stimuler un changement significatif du rôle des femmes dans les zones de conflit et de post-conflit, il s’appuie sur le pouvoir habilitant du financement pour amplifier leur visibilité et soutenir le travail vital qu’elles fournissent pour la prévention des conflits, la réponse aux crises et l'accélération des processus de paix dans leurs communautés.