Partenariats, autonomisation des femmes et les 16 jours d'activisme avec Henric Råsbrant, ambassadeur de la Suède en RDC

La Suède, partenaire estimé et de longue date d'ONU Femmes, soutient des projets en République démocratique du Congo depuis de nombreuses années. Avec un dévouement sans faille en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, ils ont une vision claire pour les années à venir : continuer à offrir à ONU Femmes de la flexibilité avec leurs fonds, afin que les projets puissent être mis en œuvre dans les zones qui en ont le plus besoin.

ONU Femmes RDC s'est entretenue avec Henric Råsbrant, ambassadeur de Suède en République démocratique du Congo depuis 2019, pour parler de ce partenariat de longue date et, évidemment, du sujet des 16 jours d'activisme de cette année. Son message : les 16 jours sont un moment pour se rappeler que nous devons TOUS UNIS investir notre temps et nos efforts pour lutter continuellement contre les violences basées sur le genre, et briser le silence sur ce sujet.

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Henric Råsbrant, Swedish Ambassador to the DRC
Henric Råsbrant, Ambassadeur de la Suède en RDC

La Suède est un partenaire d’ONU Femmes depuis très longtemps et ça montre déjà votre investissement dans l’égalité des sexes. Quelle est la vision de la Suède à niveau global et aussi national ?

Je pense que c’est vraiment de renforcer la participation des femmes dans la société dans plusieurs perspectives différentes, c’est vraiment le plus important. En mode d’esprit, c’est une approche transversale. On parle de la participation politique des femmes, la participation économique (ce qu’on appelle aussi l’autonomisation économique des femmes), mais aussi de la participation des femmes dans les processus de paix et de réconciliation, et ce qui est encore plus important, la lutte continue contre la violence sexuelle et basée sur le genre. Il s’agit vraiment d'intégrer cette perspective d'égalité et la perspective des femmes et des filles pas seulement dans les projets visant spécifiquement l’égalité des genres, mais aussi dans tous les projets que la Suède appuie au niveau global et aussi ici en RDC.

Pourriez-vous nous parler un peu de votre partenariat avec ONU Femmes ? Comment ça a commencé et quelle est la nature de ce partenariat ?

Oui, alors je pense que la Suède et ONU Femmes, vous venez de le dire vous-même, on est partenaires depuis très longtemps, je pense presque depuis la création de l’organisation au niveau global, et ici en RDC aussi on appuie ONU Femmes au niveau pays. C'est vraiment un partenariat, je dirais, qui revient un peu à cette perspective transversale, cette approche intégrée. Il s’agit d’un partenariat stratégique, où on appuie le travail et les activités d'ONU Femmes ici en RDC en offrant une grande flexibilité. On préfère ne pas trop limiter notre appui financier à des questions spécifiques ou des secteurs spéciaux, mais plutôt de donner à nos partenaires la flexibilité de décider où canaliser les ressources pour qu’ils puissent les canaliser là où les besoins sont les plus grands.

Le partenariat ici au niveau pays avec ONU Femmes, c'est un tel partenariat, on donne à ONU Femmes la possibilité de vraiment mettre l'argent là où ONU Femmes pense qu'il y a un grand besoin. C’est ça qui est le plus important finalement, comment accompagner les autorités congolaises, bien sûr, au niveau national, provincial et aussi local.

À niveau du pays de l'RDC, vous appuyez surtout la note stratégique d'ONU Femmes pour offrir la flexibilité dont vous venez de parler. Vous investissez beaucoup, dans ce cadre, dans les activités de participation politique des femmes. Est-ce que vous voudriez parler un peu de l'importance, maintenant qu'on est en période électorale, de la participation politique des femmes et de la participation des femmes dans les sphères de décision ?

Absolument. Je pense qu’il faut intégrer cette perspective partout dans les différentes activités d'une société. La participation politique, là où les décisions politiques sont prises, c'est vraiment quelque chose qui est très importante pour le développement d'une société. Et pour pouvoir prendre des décisions bien informées, il faut aussi que les deux moitiés de la population d'un pays, c’est à dire les femmes tant que les hommes, soient présentes dans la prise des décisions. C’est justement pour ça que la participation politique, mais aussi, la présence des femmes dans les milieux au haut niveau où les décisions importantes sont prises, est crucial pour le développement durable d'une société.

Merci beaucoup. Quels ont été les résultats de ce partenariat avec ONU Femmes ? Comment le partenariat a-t-il changé la vie des femmes et des filles en RDC ?

On soutient vraiment ONU Femmes pour renforcer encore l'avancement de ces questions : la participation dont on vient de parler, politique, économique, etc. Et je pense que la Suède, à travers son appui, a contribué à ces différents niveaux, national, provincial et local. On peut donner comme exemple le secrétariat national 1325, où on a appuyé pour renforcer ce secrétariat à travers la création de leur propre site web, pour divulguer encore des informations à des femmes et à d'autres qui s'intéressent.

Je crois qu'on a contribué pour renforcer cette perspective d'égalité des genres, pas seulement chez ONU Femmes et dans ses activités, mais aussi dans le système des Nations Unies en général, parce que c'est là aussi qu'ONU Femmes a un rôle important à jouer, justement pour consolider cette approche intégrée. On a aussi aidé, par exemple, dans les activités des situations humanitaires, où ONU Femmes peut jouer un rôle important.

On appui à travers ONU Femmes des différents partenaires nationaux et locaux et provinciaux. Je pense que c'est peut-être ça finalement qui est le plus important. J’ai rencontré plusieurs acteurs, plusieurs locuteurs qui sont très engagés dans ces différents réseaux des femmes, justement pour renforcer l'égalité des genres. À travers d’ONU Femmes, on a pu aussi contribuer à leurs activités, à leur travail et on a pu les accompagner, justement pour le renforcement des capacités des personnes très engagées, ici en RDC, en ce qui concerne l'égalité des genres.

Nous sommes en cours de la campagne des 16 jours d'activisme. Cette année, le thème est: Tous Unis! Investir pour prévenir les violences faites aux femmes et aux filles. Est-ce que vous voudriez adresser un message en particulier aux femmes et aux filles, soit aux autorités congolaises, sur cette thématique ?

La Suède est là pour accompagner cette lutte continue, cette lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables.

Ce qui est très important avec ces 16 jours d'activisme, c'est de nous rappeler toutes et tous de cette lutte continue. Les 16 jours d’activisme nous donnent à nous toutes et tous l'occasion, justement, de soulever encore ces questions-là. Et aussi, ce qui est toujours important, c'est de vraiment briser le silence autour de ces questions.

La Suède est là pour accompagner cette lutte continue, cette lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Les 16 jours d’activisme nous donnent à nous toutes et tous l'occasion, justement, de soulever encore ce sujet. Et aussi, ce qui est toujours important, c'est de vraiment briser le silence autour de ces questions.

 

On peut voir ‘investir’ de différentes manières, de différentes perspectives. Bien sûr, on peut le voir d'une perspective plutôt pédagogique. On peut le voir d'une perspective plutôt politique. On peut le voir d'une perspective plutôt pécuniaire, parlant de ressources. Bien sûr, aussi là, il y a toujours un besoin continu de ressources. Mais ce n'est pas seulement ça pour moi. Parce que devant cette parole de cette année-ci, il y a écrit ‘ Tous Unis’. Je pense qu'il ne faut pas oublier ce mot-là, qu'il faut s'investir dans l’unité aussi. On a parlé d'un mode d'esprit avant. Alors, il faut aussi s'investir soi-même dans ce travail continu. Il faut donner son temps, son énergie. Il faut contribuer à toujours soulever ces questions-là et il faut s’investir à le faire ensemble, unis.

Le message le plus important de notre côté, c'est de montrer que nous, la Suède, on est là pour accompagner dans cette lutte continue.

Qu'est-ce que vous projetez pour améliorer davantage ce partenariat ?

L’approche de la Suède, tel qu’on a parlé, c’est vraiment de donner beaucoup de flexibilité à nos partenaires. Je pense que c'est une approche qu'on va continuer. Le dialogue continu entre ONU Femmes et la Suède, il est toujours très important. Nous, ce qu’on veut continuer à faire, c'est de renforcer encore le travail d'ONU Femmes au niveau global, mais aussi au niveau pays. On a encore beaucoup à faire ensemble.

On veut aussi appuyer le travail pour qu'ONU Femmes puisse continuer à intégrer cette perspective de genre, par exemple, dans le système des Nations Unies. Mais aussi pour accompagner les acteurs congolais au niveau national, provincial et local, pour continuer toujours à soulever ces questions-là. C’est ça notre souhait pour l'avenir.


On vous remercie pour votre temps ici aujourd'hui et on remercie la Suède pour son soutien continu à nos activités. One est heureux de vous avoir à nos côtés dans la montée raide vers l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.