Lutte contre les Violences faites aux femmes et aux filles

 

Au Mali, en 2018, 45% des femmes de 15-49 ans ont subi des actes de violence physique ou sexuelle. La moitié des femmes (49%) de 15-49 ans en union ou en rupture d’union ont subi à n’importe quel moment des actes de violence émotionnelle, physique et/ou sexuelle. Parmi les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles, 68% n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne, 12% n’ont jamais recherché d’aide ni parlé à quelqu’un et seulement 19% ont recherché de l’aide pour mettre fin à cette situation. 

Selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) réalisée en 2015, 73% des enfants de 1 à 14 ans (filles et garçons) subissent des méthodes de discipline violente dans les ménages. 

Les pratiques traditionnelles néfastes sont toujours très présentes au Mali avec comme principale manifestation la mutilation génitale féminine. Selon les données, en 2018, environ 9 femmes de 15-49 ans sur dix (89%) et 73% des filles de 0-14 ans sont excisées. Pour environ trois quarts des femmes excisées (76%), l’excision a eu lieu avant l’âge de 5 ans, y compris dans la petite enfance. 

Le programme ONU Femmes Mali travaille sur l’élimination des violences faites aux femmes à travers trois (3) principaux volets : la prévention à travers l’information, sensibilisation, le plaidoyer et le renforcement des capacités des parties prenantes. La réponse aux besoins des survivantes des Violences Basées sur le Genre (VBG) à travers l’appui aux renforcements des capacités techniques et opérationnelles des structures partenaires pour mettre efficacement fin à l'impunité avec une approche communautaire. La réinsertion socioéconomique des femmes et filles survivantes et vulnérables aux VBG à travers le relèvement économique. 

Quelques résultats à date du programme Lutte contre les Violences faites aux femmes et aux filles : 

  • 45 461 jeunes filles démontrent des capacités accrues de leadership au niveau communautaire en faveur de la scolarisation et le maintien des filles à l’école.   

  • 120 jeunes relais informent et sensibilisent les membres de leurs communautés sur les concepts de genre, les VBG, les droits à la SSR et les droits humains.   

  • Une plateforme de 40 associations de jeunes comprenant 120 jeunes hommes et 80 jeunes filles appuient et soutiennent le plaidoyer en faveur de l’harmonisation du cadre législatif avec les normes et standards internationaux en matière d’élimination des violences faites aux femmes. 1225 personnes dont 625 femmes ont ainsi pris part aux activités d’information et de sensibilisation sur les thématiques liées à la scolarisation et le maintien des filles à l’école comme facteur de réduction des inégalités, la promotion du genre, l’égalité des sexes, l’équité du genre, la lutte contre l’élimination des violences basées sur le genre et l’autonomisation des adolescentes et jeunes femmes de la plateforme dans les zones de Bamako, Ségou, Mopti et Tombouctou. 

  • 26 900 personnes dont 12 791 femmes, 501 jeunes filles et 803 garçons formés sur les concepts du genre, des VBG, de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes (SSRAJ) et sur les violences en milieu scolaire. 

  • 5 structures de la police nationale ont bénéficié de matériels bureautiques et informatiques afin d’améliorer les conditions d’accueil et de prise en charge des cas de VBG ainsi que la collecte et le partage des données sur les personnes survivantes de VBG.   

  • 150 agents de la police nationale renforcés sur l’intégration du genre (concepts genre et VBG, gestions des cas de VBG et PBSG). 

  • 100 villages des régions de Koulikoro et Sikasso ont mis en place des comités d’éveil sur les VBG et ont bénéficié de renforcement de leurs connaissances sur l’égalité de genre.  

  • 480 personnes parmi lesquels 160 jeunes dont 70 filles ; 320 leaders religieux et traditionnels dont 80 femmes informent, sensibilisent et orientent les membres de leurs communautés vers les services de prévention et de prise en charge des VBG.   

  • 5 coalitions de prévention et de gestion communautaire des cas de VBG ont été mises en place au niveau national et dans 4 régions (Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou).   

  • Une application mobile « ZERO VBG » disponible sur Play store en 3 langues (français, Bambara et Peuhl) a été vulgarisée en milieu scolaire, renforçant ainsi l’information, la sensibilisation et la divulgation des cas VBG.   

  • Plus de 200 ONG, associations féminines mises en réseaux pour la lutte contre les VBG à tous les niveaux. 

 

Une application mobile « ZERO VBG » disponible sur Play store en 3 langues (français, Bambara et Peuhl) a été vulgarisée en milieu scolaire, renforçant ainsi l’information, la sensibilisation et la divulgation des cas VBG. 

  • Plus de 200 ONG, associations féminines mises en réseaux pour la lutte contre les VBG à tous les niveaux. 

Programme « Spotlight » 

Le programme « Spotlight » est une initiative conjointe de l’Union Européenne et le Système des Nations Unies. Le programme vise à mettre en place un mécanisme plus efficace pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et des filles et à promouvoir les droits à la santé sexuelle et reproductive grâce à des approches novatrices. Il met l'accent sur le renforcement des cadres juridiques et politiques, des institutions plus efficaces et coordonnées et la mobilisation de la communauté. Il favorise un accès accru et équitable à des services de soins holistiques et intégrés. Il améliore l’accès et l’utilisation de données statistiques de qualité et renforce les organisations de défense des droits des femmes. 

L’initiative est bâtie sur six piliers interconnectés qui sont : 

Pilier 1 : Amélioration de l’environnement législatif et politique pour qu’il soit conforme aux conventions internationales notamment par le retrait des dispositions discriminatoires, la mise en application des lois existantes et l’adoption de nouvelles lois, politiques et stratégies favorables à la protection et la promotion des droits des femmes et des filles sous le lead de ONU Femmes avec l’UNHCR comme co-lead ; 

Pilier 2 : Renforcement des capacités des institutions nationales en matière d’application de la loi et de planification stratégique visant à mieux intégrer l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles dans leurs stratégies nationales et budgets sectoriels sous le lead du PNUD ;  

Pilier 3 : Promotion des normes et valeurs sociales protectrices des femmes et des filles contre les violences, surtout au niveau communautaire et au sein des familles sous lead de l’UNICEF avec l’UNFPA comme co-lead ;  

Pilier 4 : Disponibilité et accès aux services de qualité pour une prise en charge holistique et équitable à l’endroit des victimes/survivantes, avec une attention particulière portée sur les besoins spécifiques des groupes exposés à des formes de discrimination croisée sous lead de l’UNFPA, UNICEF co-lead ;  

Pilier 5 : Disponibilité de données statistiques quantitatives et qualitatives actualisées dans le cadre de l’élaboration des lois et la mise en œuvre des politiques, des stratégies et des programmes en vue de permettre une meilleure lecture et une appréciation de l’ampleur et de la gravité du phénomène sous le lead de l’UNFPA, UNHCR co-lead ;  

Pilier 6 : Renforcement des organisations de défense des droits des femmes en vue d’influencer les politiques et pratiques visant l’élimination des VFF, y compris les VSBG et les pratiques néfastes, et la promotion des droits à la santé sexuelle et reproductive (SSR) tout en exerçant un contrôle sur le niveau d’application des engagements pris sous le lead de ONU Femmes, UNFPA co-lead.  

Pour la phase II, qui couvre la période de 2021 à 2023 et est mise en œuvre par 3 agences des Nations-Unies (ONU Femmes, UNFPA et UNICEF) sur les piliers 3, 4 et 6. 

Pour plus d’information sur le travail du programme Spotlight au Mali : https://www.spotlightinitiative.org/fr/mali