Burundi : Célébration officielle de la Journée internationale de la femme

« Levons-nous tous pour la réalisation des droits des femmes ». C’est sous ce thème que le Burundi a célébré la journée internationale de la femme, édition 2020. Les cérémonies officielles se sont déroulées le lundi 09 mars, au stade Ingoma de Gitega, la capitale politique, sous le haut patronage du Président de la République du Burundi, SE Pierre Nkurunziza, accompagné de son Epouse. Les cérémonies ont vu la présence de hautes personnalités du gouvernement et/ou leurs époux(ses), dont entre autres, le Ministre des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre, SE martin Nivyabandi, le Président du sénat et son épouse, la Première Vice-Présidente du Sénat, la 2eme Vice-présidente de l’Assemblée nationale, l’épouse du 1er Vice-président de la république, l’épouse de l’Ombudsman, le Secrétaire Général du parti CNDD FDD et candidat du parti aux prochaines élections présidentielles, etc. Le Coordinateur Resident du Système des Nations Unies, M. Garry Conille accompagné de 4 chefs d’agences et des staffs était aussi présents sur les lieux.

Date:

Remise des prix eux meilleurs défenseur(e)s des droits des femmes /Photo UN Women Burundi. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi
Remise des prix eux meilleurs défenseur(e)s des droits des femmes. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi

L’évènement a mobilisé du monde, fonctionnaires de l’Etat, associations de femmes, société civile, secteur public et privé, populations de Gitega etc.  Autour des cérémonies plutôt riches en couleur où se sont succédé discours, défilé, chants et danses axés sur les droits de la femme, slam, exhibitions sportives, et remises de certificats aux meilleurs défenseurs/défenseures des droits de l’homme et de la femme en particulier.

Le Président de la République du Burundi, son Excellence, Pierre Nkurunziza a rappelé que la journée coïncide avec le 25ème anniversaire de la déclaration et du Plan d’action de Beijing. Il est donc revenu sur les 12 domaines du Plan d’action de Beijing, tout en mettant l’accent sur les avancées réalisées et les défis qui restent à relever. Il a aussi profité de cette journée célébrée à la veille des élections 2020 pour demander aux responsables des partis politiques de placer les femmes dans des positions utiles sur les listes électorales. Parlant des initiatives du gouvernement en faveur de l’autonomisation de la fille et de la femme, Son Excellence Pierre Nkurunziza a rappelé, entre autres, la mise en place très récente d’une banque des jeunes. Il a, de ce fait invité les jeunes filles à ne pas rester en arrière, à faire partie des coopératives et à tout faire pour bénéficier des crédits.  Il a aussi mentionné la mise en place très prochaine d’une banque des femmes et d’une banque agricole. « Nous ferons en sorte que dans toutes ces banques, le taux d’intérêt soit très bas. Vous comprenez donc qu’il y a beaucoup d’opportunités pour les femmes aujourd’hui…les portes sont ouvertes (…) » a-t-il dit, avant de saluer l’apport des organisations qui accompagnent les femmes pour leur auto - développement. Il a, notamment, cité ONU Femmes avec 10 ans au service de la femme burundaise.

 
Allocution du Président de la République, SE pierre Nkurunziza. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi
Allocution du Président de la République, SE pierre Nkurunziza. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi

Le Président de la République a aussi profité de ce cadre pour donner un certain nombre de conseils aux femmes et aux filles burundaises. Des conseils ayant principalement trait au respect des valeurs traditionnelles burundaises qui placent Dieu et la famille au-dessus de tout. « Prêchez par l’exemple…éduquez bien vos enfants et évitez les enseignements qui viennent de l’extérieur et qui vont à l’encontre de nos valeurs ancestrales » a-t-il insisté. Il a aussi conseillé aux femmes et aux filles de se regrouper dans associations, de se soutenir mutuellement. Il a aussi appelé les hommes à toujours soutenir leurs femmes.

Le Ministre en charge du genre, SE Martin Nivyabandi s’est réjoui, quant à lui, de la place remarquable qu’occupe la femme burundaise dans tous les domaines de la vie du pays ; que ce soit dans le domaine de la prévention des conflits, au niveau de sa représentation dans les instances de prise de décisions, ou dans des projets de développement. Il a profité de l’occasion pour relayer le souhait des femmes auprès des futurs tenants du pouvoir, à la veille des échéances électorales : « J’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec les femmes de toutes les provinces du pays. Elles m’ont demandé de vous transmettre ce message : elles souhaitent être représentées dans les places clés comme la   Vice-présidence de la République ou la présidence de l’Assemblée nationale ou du Sénat revienne » a précisé le Ministre en charge du Genre qui a, en même temps interpellé tout un chacun, burundais et étrangers vivant au Burundi, à se préoccuper des droits de la femme.

Les bons exemples ne manquent pas. La province de Gitega, la capitale politique a déjà enregistré des avancées significatives quant à la représentation des femmes dans les instances de prise de décision. Selon le Gouverneur de la province, 36 femmes sont actuellement cheffes de colline, 6 femmes sont cheffes de zone et 4 femmes contre 7 hommes sont administratrices communales.

Défilé des femmes et filles des différents secteurs de la vie du pays. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi
Défilé des femmes et filles des différents secteurs de la vie du pays. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi

Prenant la parole au nom du Secrétaire Général des NU et tous ses collaborateurs, et au nom de tous les collègues du SNU au Burundi, le Coordinateur Résident, Garry Conille, a souhaité une excellente fête de la journée Internationale de la Femme à toutes les femmes du Burundi. Il a rappelé que cette journée est une opportunité pour tous d’apprécier la grande contribution de la femme à travers l’histoire à tous les grands mouvements de paix, de solidarité et de liberté. L’occasion aussi, selon lui, d’apprécier et de reconnaître l’immense progrès réalisé et le long chemin qui reste à faire. « Il y a encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs visés sur tous les plans de l’autonomisation sociale politique et économique des femmes. Nous devons tous conjuguer nos efforts pour que les générations futures n’aient plus à entretenir des discussions sur les conditions des femmes et les solutions à y apporter » a rappelé le Coordinateur Résident du SNU au Burundi, tout en rassurant que l’engagement des NU est sans équivoque. « Le SG des NU lui-même a réaffirmé l’égalité des sexes fait partie de l’ADN même des NU car les droits égaux des femmes et des hommes sont inclus dans la charte fondatrice des NU signée il y a 75 ans » a-t-il martelé.  Et citant le Secrétaire Général des Nations Unies, il a ajouté que « tout comme l’esclavage et le colonialisme était les tâches des siècles précédents, nous devrions tous avoir honte des inégalités dont sont victimes les femmes (…) ».

Le coordinateur Resident du SNU au Burundi lors de son allocution. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi
Le coordinateur Resident du SNU au Burundi lors de son allocution. Photo: Odette Kwizera/UN Women Burundi

La SG du Forum national des femmes a, de son côté, tenu à rappeler à ceux qui prennent les décisions de respecter le quota minimum de 30% de femmes dans les instances de prise de décision, comme cela est garanti par la constitution. En plus des places dans les instances de prise de décisions et dans les postes techniques, le Forum des femmes a plaidé pour plus de représentation des femmes au niveau des hautes sphères de l’Etat. Elle a surtout demandé aux chefs des partis politique de mettre les femmes capables à la bonne place sur les listes électorales pour leur donner la chance d’atteindre au moins le quota minimum de 30% prévu par la constitution. « Nous ne voulons pas de cooptation » a-t-elle précisé. La Représentante du Forum des femmes a aussi appelé les femmes burundaises à participer massivement aux prochaines élections pour élire et se faire élire. Elle a, en outre, invité ses sœurs à se mobiliser pour la paix et la sécurité, et à s’impliquer dans les travaux de développement au niveau communautaire. « Soyons le fondement de la famille en éduquant correctement nos enfants et en préservant les bonnes mœurs burundaises. Luttons ensemble contre le VFF et les grossesses non désirées » a-t-elle martelé. 

Les festivités ont été clôturées par un film documentaire sur l’état actuel de la mise en œuvre du programme d’Action de Beijing sous ses 12 domaines. Un film dont la production est un appui d’ONU Femmes.