ONU Femmes accompagne les femmes pour renforcer leur participation et leur leadership politiques (Sénégal)

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Programme d'accompagnement des femmes pour améliorer leur participation et leadership politiques. Photos  ONUFEMMESAlioune NDIAYE
Programme d'accompagnement des femmes pour améliorer leur participation et leadership politiques. Photos : ONUFEMMES/Alioune NDIAYE

« Notre implication dans le processus électoral, dès les premières étapes, est essentielle, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons garantir l’obtention de postes clé » affirme Marema, première adjointe au maire de la ville de Thiès, participante à la session de formation des femmes en leadership et participation politiques à Thiès, ce 3 mars 2022.

Pour contribuer à une meilleure représentativité des femmes dans les instances de décisions au niveau  des conseils municipaux, départementaux et à l’Assemblée nationale, ONU Femmes Sénégal met en œuvre deux projets conjoints : le Projet de territorialisation des ODD à la commune de Gueule Tapée Fass Colobane avec UNFPA, PNUD, et UNICEF ; et le programme d’accompagnement des femmes pour améliorer leur participation et leadership politiques dans les régions de Thiès, Dakar, Louga et St Louis avec le PNUD. 
200 femmes leaders seront initiées aux outils numériques, formées et équipées sur le processus électoral ; le rôle des femmes pour la paix et la sécurité en période électorale, sur les techniques d’expression et de plaidoyers sur la communication politique et la construction d’argumentaire de campagne, le leadership, les principes de gouvernance locale, et organisées en réseau à Thiès, Dakar, Louga et Saint-Louis. 

A Gueule Tapée Fass Colobane, les 35 conseillères municipales ont renforcé leurs capacités sur le genre et le leadership ; la communication en politique ; les rôles, responsabilités et prérogatives juridiques d’une conseillère municipale ; les éléments clés de l’acte 3 de la décentralisation. 

Ces modules, divers et complémentaires « viennent, très tôt donner aux élues locales, dès le début de leur mandat, les outils qui leur permettront d’assurer au mieux leur mission au sein de leurs conseils municipaux respectifs. Et cela est essentiel. Les modules de formation sont très pertinents car ils les dotent de compétences et de connaissances qui leur permettront d’occuper pleinement et en toute confiance leur place d’élues, pour qu’elles ne soient pas que spectatrices », selon Abdoulaye Sakho, agent à la direction du développement communautaire de Thiès. Dans le même ordre d’idées, Mariétou, de la commune de Fass-Gueule Tapée-Colobane affirme : « Ce qui m’a le plus marquée durant ces trois jours de formation, c’est le module sur la communication. On nous a appris la manière dont un leader doit communiquer, qu’il doit respecter sa parole, être humble et être au chevet des populations qui l’ont élu. » 

C’est la première fois dans son histoire que la commune de Fass atteint la parité au niveau de la mairie, douze ans après la loi sur la parité, votée en 2010 et visant l’égale participation des femmes et des hommes aux instances électives et semi-électives. D’où l’intérêt de cette formation qui vient « dès le départ nous équiper, pour faire de nous de meilleures élues » affirme Ndèye Seyni, entrée en politique en 1978.
 
Le chemin pour arriver à la parité parfaite est encore long et parsemé d’écueils. Les résultats des élections locales de 2022, avec seulement 18 maires élues, sur 557 (3,23%), montrent que des efforts restent à faire, notamment dans la représentativité des femmes aux postes de décision. Si la situation est meilleure du côté des parlementaires, la situation doit également évoluer. 

En 2017, à l’issue des élections législatives, elles étaient 69 femmes, pour 96 hommes, soit environ 42 % des députés. Mais en y regardant de plus près, sur les 11 commissions parlementaires, seules 2 sont dirigées par des femmes. Les législatives de juillet 2022 sont par ce fait un rendez-vous électoral clé pour les femmes qui souhaitent faire partie de la XIIIe législature, comme Marema Ndiaye, première adjointe au maire de la ville de Thiès : « Nous venons de passer le cap des élections locales, mais il nous reste encore d’autres échéances comme les élections législatives auxquelles les femmes doivent être représentées. En ce sens, cette formation en leadership féminin nous donne les outils pour être mieux représentées au niveau de nos partis politiques et ensuite au niveau des instances de décision. »

Cette série de formations qui a débuté en mars avec la commune de Gueule Tapée-Fass-Colobane, prendra fin avec les sessions de Louga et Saint-Louis en avril. Les femmes formées dans chaque commune devront travailler sur un plan d’actions des femmes élues locales afin de continuer le réseautage et la démultiplication des connaissances acquises.