Autonomisation économique et lutte contre les vulnérabilités des femmes

Contexte général et principaux défis

L’économie ivoirienne est principalement basée sur l'agriculture. Cette dernière occupe 65,8% de la population active et 67% de la main-d'œuvre féminine y travaille, principalement dans l’agriculture de subsistance.

En termes d'accès aux ressources, les femmes de Côte d'Ivoire ont des difficultés à accéder aux biens économiques tels que la terre et les prêts. En effet, seulement 5% des femmes ont accès à la propriété foncière, alors qu'elles sont responsables de 75% de la production alimentaire de base. 

En termes de structure de l'économie, les femmes ivoiriennes sont principalement confinées dans le secteur informel et sont plus touchées par le chômage que les hommes ; seulement 27% des entreprises enregistrées sont détenues par des femmes, alors qu'elles représentent 60% des travailleurs.

60 à 80 % de la production alimentaire est assurée par les femmes. Cependant, la variabilité des facteurs liés au climat affecte la production et la productivité. Le changement climatique est un défi majeur pour l'économie ivoirienne, qui repose essentiellement sur l'agriculture. Les personnes les plus touchées par les effets du changement climatique sont les femmes, qui sont les principaux acteurs de la production alimentaire. 

En termes d'emploi, la part de l'emploi salarié est beaucoup plus faible pour les femmes (8,6 %) et le taux de chômage est plus élevé pour les femmes (11,9 %) que pour les hommes (7,4 %) selon les données de l'enquête sur l'emploi de 2012. Le secteur privé formel n'absorbe que 9 % des femmes contre 91 % des hommes sur le nombre total de populations actives dans ledit secteur. Les femmes survivent en occupant des emplois précaires et mal payés, où elles ont souvent peu de temps pour exploiter de nouvelles opportunités économiques ou influencer la prise de décision.

Dans les zones rurales, la majorité des femmes travaillent dans l'agriculture. Un rapport de la Banque Mondiale publié en 2015 a révélé que 3 femmes sur 4 dans les zones rurales vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2013.

Actions de l'ONU Femmes en Côte d'Ivoire

ONU Femmes a structuré ses interventions pour l'autonomisation économique et la réduction de la vulnérabilité des femmes autour de trois initiatives :

1.  Le soutien aux femmes dans les chaînes de valeur agricoles,
2. L’accès des femmes aux technologies de l'information et de la communication (TIC), et
3. Le développement de l'entreprenariat féminin. 

Ainsi, l’appui aux femmes dans la chaîne de valeur du karité a permis le renforcement des capacités matérielles, techniques et organisationnelles au profit de 1 927 femmes issues de 21 groupes de la filière karité. Cet appui a permis aux 21 groupements de femmes d'obtenir la certification biologique en janvier 2019, donnant ainsi accès aux marchés européens et américains aux produits du karité de ces 21 groupements de femmes, qui sont liés au sein d'un groupement d'intérêt économique (GIE) créé avec le soutien d'ONU Femmes. Aujourd’hui, il existe une Organisation Interprofessionnelle du Karité (OIK).

Le Centre des Femmes Entrepreneures (CFE)

Le Centre des Femmes Entrepreneures (CFE) de Côte d’Ivoire impulsé par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, la Mairie d’Attécoubé, appuyé par ONU Femmes avec le concours financier du Gouvernement du Japon, a été inauguré en novembre 2017 en présence de Madame Phumzile Mlambo-Ngcuka, ancienne Directrice Exécutive de ONU Femmes. Cette initiative marque l’engagement du Gouvernement Ivoirien à accompagner les femmes dans leur autonomisation pour la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités. Le CFE a pour missions principales de :

• Développer un incubateur pour les jeunes filles porteuses de projets innovants de création d’entreprise
• Renforcer l'instruction et la formation entrepreneuriale des femmes en Côte d'Ivoire, valoriser l’utilisation des TIC dans les activités entrepreneuriales
• Identifier, accompagner et valoriser des femmes entrepreneures à fort potentiel d'impact, de créer et animer un réseau de femmes entrepreneures.