‘Bongo Te Tika ! est un cri de cœur. Avant on ne le savait pas, maintenant, on le sait’
‘Bongo Te Tika ! est un cri de cœur. Avant on ne le savait pas, maintenant, on le sait’
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La pièce de théâtre « Bongo Te Tika! » (Ce n’est pas comme ça, laisse tomber !) fait son atterrissage à Lubumbashi pour sensibiliser les femmes, les hommes, les filles et les garçons à travers une projection sur toutes les formes de discriminations contre les femmes.
Les objectifs poursuivis à travers cette sensibilisation sont premièrement, de renforcer la mobilisation citoyenne autour de la lutte contre les VBG (Violences Basées sur le Genre), en particulier les violences économiques faites aux femmes afin de prévenir ces violences par un changement des normes sociales adaptées, des attitudes et comportements. Deuxièmement, informer la population et surtout les victimes sur les droits des femmes et sur les ressources psychosociales et juridiques disponibles. Troisièmement, favoriser la réflexion et susciter une prise de conscience individuelle et collective par rapport aux enjeux liés aux violences notamment économiques faites aux femmes et aux filles. Et enfin, mobiliser les garçons et les hommes autour de la masculinité positive pour qu'ils deviennent des agents de changement et des alliés de la prévention et de la lutte contre les VBG.
60 personnes dont 43 femmes et filles soit 71,7 % et 17 hommes et garçons soit 28,3 % découvrent pour la première fois le contenu de cette pièce sur les violences basées sur le genre y compris les violences sexuelles dans le milieu familial, professionnel et dans le monde des affaires. Outre les formes des violences basées sur le genre, la pièce met en avant les actions à entreprendre pour lutter contre les VBG.
Après la projection, les participants débattent autour de cette pièce. Ils mettent en avant la responsabilité de l’État et des leaders coutumiers et religieux, en pointant du doigt la coutume (rétrograde) et les normes sociales discriminatoires à l’égard de la femme et fille qui continuent d’être transmises de génération en génération. Les points de vue sont partagés, certains estiment que la cause de la persistance de cette situation est le manque d’information par la communauté sur les bienfaits de la promotion de l’égalité de Genre. La méconnaissance des lois caractérise surtout les femmes notamment les femmes entrepreneures et cela empêche ces dernières de revendiquer leurs droits.
D’autres proposent qu’un plaidoyer soit mené auprès du ministère de l’enseignement primaire, secondaire et universitaire pour l’intégration du cours « Genre » dans les programmes scolaires pour permettre aux enfants d’acquérir ces notions dès le bas âge. La question des mariages d’enfant est aussi évoquée et la responsabilité des hommes comme père, oncle, grand-frère ou cousin est mise en avant pour mettre fin à cette pratique. Car il est possible qu’au niveau de nos familles, nous puissions faire bouger des lignes en s’opposant à certaines pratiques. L’éducation de la jeune fille est un atout pour diminuer les violences basées sur le genre, estime l’assistance. Un appel est lancé aux hommes de s’engager en faveur de la promotion et la défense des droits des femmes comme chaque homme sait le faire lorsque les droits de sa maman sont bafoués.
L’assistance recommande à ONU Femmes de soutenir la sensibilisation dans les quartiers et communes pour prévenir les violences basées sur le genre. Cette recommandation fait partie du plan de projet de Réforme et de Dissémination des textes de loi favorables aux femmes dans le cadre du PADMPME qui a prévu de mobiliser les acteurs clés au niveau communautaire pour changer positivement les attitudes, comportements, pratiques discriminatoires ainsi que les normes sociales et de genre en impliquant les hommes, les femmes, les filles et les garçons.
Pour rappel, Bongo Te, Tika! est une pièce de théâtre issue du projet d’art social du même nom, Bongo Té, Tika ! financé par les Affaires Mondiales Canada. Le projet était exécuté par Oxfam en RDC en collaboration avec le partenaire local Réseau des Femmes Chrétiennes du Congo (RFCC) et le Théâtre des Petites Lanternes du Canada dans la première phase.