RDC: 50 jeunes femmes outillées au digital avec le Camp de Codage AGCCI
6 formateurs, 50 femmes âgées de 17 au 25 ans, 10 jours et la détermination d’apprendre. L'initiative African Girls Can Code (AGCCI) est un projet à l'échelle du continent créé par ONU Femmes, en partenariat avec la Commission de l'Union Africaine (CUA) et l'Union Internationale des Télécommunications (UIT), qui a pour objectif de former et d'autonomiser des jeunes filles pour qu'elles deviennent des programmatrices, créatrices et conceptrices d'ordinateurs, ainsi que des étudiantes des TIC.
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À Kinshasa, le mois de mars a vu de nombreuses initiatives visant à promouvoir la participation et l'éducation des femmes et des filles dans les matières de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM).
Le thème de la Journée Internationale des Femmes (JIF) 2023 a vu un large engagement des agences des Nations Unies, des organisations de la société civile et du gouvernement congolais. Notamment, le Village Digital, qui comptait avec des ateliers sur le numérique ouverts au public pendant 10 jours, a mis en lumière non seulement l'engagement de l'ensemble de l'ONU envers le thème de la JIF 2023, mais aussi la volonté des jeunes femmes congolaises d'entrer dans le monde de la technologie. Également, dans le cadre de la JIF, à Ingenious City, Gombe, 50 jeunes femmes prometteuses se sont réunies pour ce qui allait être 10 jours de renforcement intensif des compétences, de formation professionnelle et de construction d'amitiés avec des femmes partageant les mêmes idées.
Un étude de l’ONU estime que 1 000 milliards de dollars ont été perdus du PIB des pays à revenu faible et intermédiaire au cours de la dernière décennie, en raison de l'exclusion des femmes du monde numérique ; une perte qui atteindra 1500 milliards de dollars d'ici 2025 si rien n'est fait. L'écart entre les sexes dans la technologie reste énorme ; seulement un professionnel sur trois dans l'industrie STEM est une femme, cependant, les femmes congolaises sont prêtes à occuper leurs postes de direction dans le domaine technologique, point encore prouvé par l'engagement et l'enthousiasme des 50 participantes du Camp de Codage. « Si les femmes arrivent à emboiter les pas dans le domaine de STEM, cela va créer un équilibre » a exprimé l'une des participantes.
Cette première cohorte était une incarnation de la diversité des technologies : étudiants en médecine, architectes, journalistes, militantes, commerçantes… les jeunes femmes de tous les recoins de la société congolaise avaient intérêt à acquérir des capacités de codage. Les raisons de l'inscription étaient aussi variées ; certaines femmes étaient simplement curieuses, tandis que d'autres avaient trouvé le besoin d'apprendre le codage pour leur travail. Néanmoins, à la fin, elles avaient toutes trouvées le lien avec leur profession. « Au départ ce n’était pas facile. Il fallait apprendre à coder avec certaines applications. On a su s'adapter et j’ai pu mettre en corrélation tout ce que je fais comme journaliste et également les méthodologies que j’ai apprises ici » a partagé une jeune journaliste. « Avec les autres filles, nous avons tissé des liens, l’ambiance était très chaleureuse et ça a facilité l’apprentissage ».
L'atelier s'est terminé par la remise de certificats, signalant l'engagement clair des femmes dans le matériel et l'acquisition de capacités technologiques. Emeraude BAKONGO TOLEKA, étudiante en médicine et représentante choisie par l’ensemble, a eu l'honneur de prononcer un discours lors de la cérémonie de clôture du Village Digital, l'activité phare de 10 jours organisée par ONE UN sur le genre et la numérisation, occasion où elle a exprimé que « en choisissant de réunir de ces jeunes filles, sans distinction de domaine de prédilection ou de filière d’études, autour d’un sujet aussi important que le codage et la programmation, vous avez réussi à briser, tant soit peu, le mythe et les stéréotypes qui existaient sur ce domaine jugé très technique et donc, très masculin. Vous avez allumé là une flamme et intérêt grandissant pour les nouvelles technologies dans nos cœurs, nous, jeunes filles, auparavant, novices du monde informatique pour la plupart. »
A la fin du Camp de Codage, les 50 filles avaient un message commun : « On aimerait juste dire aux femmes de la RDC que la numérisation n’est pas un apanage pour les hommes. Il faut qu’on arrête de nous sous-estimer, nous sommes de femmes capables et fortes et nous pouvons devenir ce que nous souhaitons. Il faut éliminer les préjugés de genre et sensibiliser les filles sur le domaine du numérique. Avec un peu de volonté on peut achever la parité pour 2030. »
Nous espérons que cette initiative marquera le début de bien d'autres. La lutte pour la parité dans les matières STEM ne s'est pas terminée avec la Journée internationale de la femme 2023, mais est une poursuite permanente à laquelle tout le monde doit s'engager.