Conférence Thématique Genre : Regards croisés sur les modalités et procédures de révision des dispositions discriminatoires à l’égard des femmes au Sénégal
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Dakar, 21 mars 2025 - Dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le Groupe Thématique Genre (GTG), sous la co-présidence d'ONU Femmes et de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) , a organisé une conférence thématique sur la révision des lois discriminatoires à l'égard des femmes au Sénégal. Cet événement a réuni des représentants du gouvernement, des agences des Nations Unies, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs de la société civile pour discuter des modalités et des procédures nécessaires à la mise en œuvre effective des réformes législatives en faveur des femmes.
Le Groupe Thématique Genre est composé de 21 (vingt et une) organisations, incluant des agences des Nations Unies et des agences de coopération internationale œuvrant pour la promotion des droits des femmes et l'égalité des sexes au Sénégal. Son rôle est de coordonner les efforts et d'assurer une synergie d'action pour faire avancer les politiques publiques en faveur de l'égalité des genres.
Un enjeu d'actualité : l'urgence de la réforme législative
Depuis la création du Comité Technique de révision des textes législatifs discriminatoires en 2016, de nombreuses avancées ont été constatées, mais plusieurs lois et pratiques restent en déphasage avec les engagements internationaux du Sénégal.
Dans son allocution, Madame Arlette Mvondo, Représentante résidente d'ONU Femmes au Sénégal, a rappelé que « Au Sénégal des progrès remarquables ont été enregistrées dans le domaine des Droits, Egalité et Autonomisation mais beaucoup reste à faire dans le domaine de l’égalité des droits, particulièrement le renforcement du cadre légal pour mieux protéger les droits des femmes. », d’où la nécessité d’une mobilisation accrue des parties prenantes pour traduire en actions concrètes les engagements pris depuis la Conférence de Beijing en 1995.
© UNWOMEN / Jean Baptiste B. DIOUF
De son côté, le Directeur de Cabinet du Ministère de la Famille et des Solidarités, représentant la ministre Mme Maïmouna Dieye, a souligné que « malgré des avancées notables, l'élimination des discriminations exige un engagement constant du gouvernement et de tous les acteurs ». Il a insisté sur le fait que « la pleine intégration des instruments internationaux dans la législation nationale reste un défi majeur ».
© UNWOMEN / Jean Baptiste B. DIOUF
L'engagement des partenaires pour une égalité effective
Représentant le Directeur de l'Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), l'un des partenaires majeurs de cette initiative, Mme Eugénia PISANI a mis en avant la nécessité d'une application stricte des lois existantes, en plus de leur révision. « À ce rythme, il faudra encore plus de 130 ans pour parvenir à une égalité réelle entre les hommes et les femmes », a-t-il averti, insistant sur l'importance de renforcer la protection juridique des femmes et des filles contre toutes formes de violence et de discrimination. Il a ajouté que « les lois seules ne suffisent pas, il faut aussi des mécanismes de suivi efficaces et une volonté politique affirmée ».
© UNWOMEN / Jean Baptiste B. DIOUF
La conférence a également été un espace de dialogue où les acteurs de la société civile ont pu partager leurs recommandations et exprimer leurs attentes quant à l'accélération des réformes. L'un des points saillants des discussions a été l'importance d'un plaidoyer fort pour obtenir l'adhésion du pouvoir législatif, ainsi que la mise en place de mécanismes de suivi pour garantir l'application effective des nouvelles dispositions. « Nous devons nous assurer que ces réformes ne restent pas lettre morte. Il faut un engagement ferme et un contrôle rigoureux pour vérifier leur mise en œuvre », a déclaré une représentante de la société civile présente à l'événement.
Vers une feuille de route pour le changement
L'un des résultats attendus de cette conférence est l'élaboration d'une feuille de route concrète visant à accélérer la mise en place des réformes. Cette feuille de route devra inclure des stratégies de plaidoyer renforcées, la création d'un cadre de concertation plus inclusif et la mobilisation de ressources pour accompagner les initiatives de terrain.
© UNWOMEN / Jean Baptiste B. DIOUF
Il est également essentiel d'inclure particulièrement le pouvoir législatif, à qui incombe en dernière instance la responsabilité de voter des lois conformément à la Constitution. L'engagement des parlementaires sera déterminant pour garantir que les réformes proposées soient débattues, adoptées et effectivement mises en œuvre.
© UNWOMEN / Jean Baptiste B. DIOUF
L'engagement collectif des différents acteurs présents lors de cette journée de réflexion témoigne d'une volonté réelle d'aller au-delà des discours pour poser les bases d'un changement structurel durable. Alors que le Sénégal s'inscrit dans la dynamique de l'Agenda 2030 et de la Vision 2050, la concrétisation de ces réformes sera un marqueur d'engagement fort en faveur d'une société plus égalitaire, où les femmes et les filles pourront pleinement exercer leurs droits sans entrave.
Pour plus d’informations :
Jean Baptiste Bidié DIOUF
Chargé de Communication
ONU Femmes Sénégal
jeanbaptiste.diouf@unwomen.org
+221 77 754 39 89